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SERMON
XXIX
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lons-nous
au
milieu
de
la
mort
contempler
la
vie?
Quand
nous
serons
diffamez
d'opprobres
entre
les
hommes,
voulons-nous
supporter
cela
patiemment,
et
mesmes
estre
asseurez
de
la
couronne
de
gloire?
Que
nous
aimions
ceste
venue
du
Fils
de
Dieu.
Or
ceste
amour-ci
ne
peut
estre
sans
cognoissance,
comme
on
dit
en
proverbe
commun,
Qu'il
faut
avoir
cognu
devant
qu'aimer.
Si
donc
nous
ne
sommes
bien
certifiez
par
la
parole
de
Dieu
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
est
constitue
Iuge
du
monde,
et
qu'il
le
monstrera
qnand
nous
serons
recueillis
avec
luy
en
la
compagnie
des
Anges:
si
nous
n'avons
cela
bien
enracine
en
nos
coeurs,
il
est
impossible
que
nous
aimions
sa
venue:
car
nous
n'y
prendrons
nul
goust.
Et
de
faict
nous
voyons
comme
les
vanitez
de
ce
monde
nous
transportent,
et
que
nous
en
sommes
tant
enyvrez
que
nous
ne
pensons
point
a
ce
Royaume
spirituel
auquel
Dieu
iournellement
nous
convie.
Il
est
vray
que
toutes
fois
et
quantes
que
nous
viendrons
au
sermon,
nous
aurons
les
aureilles
battues
de
ceste
doctrine,
nous
ne
scaurions
ouvrir
l'Escriture
saincte
que
nous
ne
trouvions
la
quelque
mot
pour
nous
inciter:
mais
nous
sommes
tellement
desgoustez,
a.
cause
que
les
vanitez
et
les
fols
appetis
de
ce
monde
ont
preoccupe
tous
nos
sens,
que
nous
ne
scavons
que
c'est
de
ceste
amour
de
la
venue
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Et
ainsi
donc
elevons
nostre
foy,
esveillons-la,
qu'elle
ne
soit
plus
ainsi
estouffee
par
les
plaisirs
du
monde,
par
les
appetis
de
nostre
chair
qui
sont
du
tout
corrompus,
mais
que
nous
arrachions
les
mauvaises
herbes,
afin
que
rien
n'em
pesche
que
la
bonne
semence
de
foy
ne
fructifie,
et
que
quand
nous
aurons
embrasse
les
choses
qui
appartienent
a
la
venue
du
Fils
de
Dieu
pour
nostre
redemption
et
salut,
qu'elles
nous
incitent
a
ceste
amour
dont
parle
sainct
Paul.
Or
donc
nous
voyons
que
ce
n'est
point
sans
cause
qu'il
est
ici
declare
que
ceux
qui
veulent
iouir
de
la
couronne
de
iustice,
y
doyvent
aspirer,
voire
d'une
telle
affection
et
si
ardente,
et
que
rien
ne
les
retiene
ici
bas,
mais
qu'ils
prattiquent
ceste
sentence
de
Iesus
Christ,
que
leur
coeur
sera
la
ou
ils
constituent
leur
thresor.
Que
donc
nous
ne
mettions
point
nostre
felicite
en
ces
choses
corruptibles,
scachans
que
nous
y
serons
trompez:
mais
que
nous
cognoissions
que
nostre
souverain
bien,
et
auquel
il
nous
faut
aspirer
du
tout,
c'est
la
vie
celeste
qui
nous
est
apprestee:
et
laquelle
le
Fils
de
Dieu
nous
manifestera
a
sa
venue
:
et
que
nostre
coeur
s'adonne
la,
et
qu'il
y
soit
du
tout
attache.
Mais
ici
on
pourra
demander,
comment
nous
pourrons
aimer
la
venue
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
attendu
que
nous
sommes
povres
pecheurs,
et
que
nous
ne
pouvons
sinon
estre
confus
en
comparoissant
devant
sa
maieste.
Car
quand
nous
ferons
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