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345
SUR
LE
V.
CHAP.
DE
DANIEL.
346
touche,
en
telle
sorte
qu'il
est
vraiement
humilie.
Or
les
meschans
seront
ils
bien
abatus,
mais
cependant
ils
ne
regardent
point
que
c'est
Dieu,
qui
se
venge
de
leur
orgueil:
Et
voila
qui
est
la
cause,
qu'ils
retiennent
tousiours
ceste
fierte
en
leurs
coeurs.
Nous
voions
tout
ceci
en
Balsazar,
car
d'un
coste
il
ne
scait
que
faire,
quand
il
est
ainsi
presse
du
iugement
de
Dieu,
il
est
tant
effroie
que
rien
plus,
et
neantmoins
il
est
plein
d'un
tel
orgueil
qu'il
semble
qu'il
doive
encores
faire
merveilles.
Voila
un
homme
qui
est
plus
mort
que
vif,
et
toutesfois
il
promet
de
faire
dominer
en
un
Royaume,
ceux
qu'il
voudra,
et
luy
mesmes
il
faut
qu'il
en
soit
destitue,
il
veut
elever
les
autres,
et
cependant
il
est
tant
abatu
qu'il
n'en
peut
plus.
Nous
voions
donc,
quel
est
le
sentiment
et
l'aprehention
qu'ont
les
meschans
du
iugement
de
Dieu,
ils
en
seront
bien
fasches
(comme
i'ay
dit)
mais
ce
n'est
pas
qu'ils
aient
une
vraie
humilite
en
eux,
pour
dire,
helas!
voici
mon
Dieu
qui
me
monstre
bien
quel
ie
suis:
C'est
a
scavoir
un
pauvre
ver
de
terre,
qui
ne
puis
rien,
mais
ils
se
confieront
tantost
en
leur
puissance,
tantost
en
leurs
richesses,
ils
diront
maintenant
ie
ne
suis
rien,
et
puis
incontinent
apres
ils
se
viendront
eslever
sur
leurs
ergots,
pour
se
magnifier
iusques
au
bout.
Et
ainsi,
d'autant
plus
avons
nous
bien
a
penser
a
nous,
qu'encores
que
nous
sentions
nos
pauvretes,
que
nous
ne
pensions
point
que
cela
suffise,
et
pourquoy?
Pource
qu'il
pourroit
avoir
un
mespris
en
nostre
coeur,
pour
reieter
toutes
remonstrances:
mais
prions
Dieu
qu'apres
que
nous
aurons
conneu
nos
miseres,
que
nous
nous
humilions
devant
luy,
que
nous
venions
d'une
droite
affection
nous
renger,
a
ce
qu'il
nous
dira,
et
alors
nous
ne
serons
point
semblables
a
Balsazar,
mais
nous
serons
certains
que
Dieu
aura
sa
main
estendue
pour
nous
recueillir
a
soy,
et
nostre
esperance
trouvera
merci
et
pardon
envers
luy.
Suivant
cette
saincte
doctrine
nous
nous
prosternerons
devant
la
face
de
nostre
bon
Dieu,
etc.
SERMON
III
sur
le
Chap.
T.
v-
17.21.
Nous
montrames
hier
comme
Daniel,
combien
que
de
sa
condition
il
fut
un
pauvre
esclave,
neantmoins
est
ordonne
iuge
sur
la
personne
du
Roy
Balsazar,
et
sur
toute
ceste
grande
principaute
de
Chaldee,
qui
estoit
comme
l'Empire
de
tout
le
monde
pour
ce
temps
la,
et
ce
nous
est
un
bel
exemple,
pour
nous
monstrer
comme
Dieu
rabaisse
l'orgueil
de
ceux
qui
s'eslevent
par
trop,
et
ce
pendant
honore
les
siens
quand
ils
sont
mesprises
des
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