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Et
puis,
d'autant
qu'ils
n'osent
pas
nier
qu'ils
ne
soyent
pecheurs,
et
redevables
a
Dieu,
ils
adioustent
leurs
satisfactions,
pour
dire,
Si
ie
ne
me
suis
acquitte
en
un
tel
endroit,
voila
qui
suppleera
au
defaut.
Yoila
(di-ie)
ou
en
sont
ces
povres
miserables.
Mais
encores
quand
ils
auront
tout
fait,
quel
repos
ont-ils
en
leurs
consciences?
Il
est
impossible
qu'ils
ne
soyent
tousiours
en
trouble
et
en
inquietude,
d'autant
qu'ils
n'ont
nulle
certitude
de
leur
salut.
Et
de
faict,
c'est
un
des
principaux
articles
de
leur
foy,
de
dire
que
c'est
une
presomption
aux
hommes
d'estre
asseurez
de
leur
salut.
Et
c'est
un
iuste
iugement
de
Dieu,
d'autant
qu'ils
se
sont
elevez
a
l'encontre
de
luy
comme
bestes
sauvages.
Voila
doncques
ces
povres
mal-heureux
qui
demeurent
en
suspens,
c'est
a
dire,
qu'ils
sont
incredules,
d'autant
qu'ils
n'ont
nulle
esperance
de
salut.
Mais
de
nostre
coste,
quand
nous
scavons
que
nous
sommes
appelez
de
Dieu
par
sa
bonte
gratuite,
qu'il
nous
advoue
pour
ses
enfans
au
nom
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
et
non
pas
que
nous
l'ayons
desservi,
nous
cognoissons
aussi
bien
que
nos
oeuvres
luy
sont
agreables.
Et
pourquoy?
Est-ce
pour
leur
dignite?
Nenni:
mais
pource
qu'il
ne
nous
impute
point
les
fautes
qui
y
sont:
combien
qu'il
y
ait
a
redire,
toutesfois
il
nous
accepte,
comme
si
nous
l'avions
servi
en
tont
et
par
tout.
Cependant
nous
avons
nostre
refuge
a
la
remission
de
nos
pechez,
nous
l'invoquons.
Et
bien,
Seigneur,
puis
qu'il
te
plaist
nous
supporter,
et
nous
faire
une
telle
misericorde,
nous
sommes
d'autant
plus
tenus
et
obligez
a
toy:
et
quand
il
te
plaist
d'accepter
nos
oeuvres
qui
sont
vicieuses
et
imparfaites,
c'est
par
ta
pure
bonte
et
gratuite.
Voila
(di-ie)
comme
une
telle
consideration
nous
abbaisse
et
nous
humilie.
Mais
les
Papistes,
encores
qu'ils
crient
bien
haut
pour
magnifier
leurs
oeuvres
et
leurs
merites,
si
faut-il
qu'ils
ayent
la
bouche
close
:
car
Dieu
les
rend
confus
en
leur
orgueil,
quand
ils
luy
veulent
ainsi
faire
la
guerre.
Quand
donc
il
n'y
auroit
que
ce
passage
en
toute
l'Escriture
saincte,
il
suffit
pour
monstrer
que
nous
ne
sommes
sauvez
que
par
la
seule
foy,
d'autant
que
nous
mettons
nostre
fiance
en
la
pure
bonte
et
gratuite
de
nostre
Dieu,
non
point
seulement
pource
qu'il
nous
recoit
a
merci,
mais
aussi
qu'il
accepte
nos
oeuvres,
combien
qu'elles
en
soyent
indignes,
et
que
mesmes
plustost
elles
luy
devroyent
estre
puantes,
a
cause
des
imperfections
qui
y
sont,
toutesfois
qu'il
les
accepte,
d'autant
qu'il
luy
plaist
les
advouer
comme
s'il
n'y
avoit
que
toute
perfection
et
purete,
et
les
recoit
au
nom
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Or
nous-nous
prosternerons
devant
la
face
de
nostre
bon
Dieu,
etc.
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