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SERMON
XXVIII
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Oar
quand
nous
penserons
estre
bien
disposez
pour
servir
a
Dieu,
il
y
aura
tousiours
ie
ne
scay
quoy
qui
nous
retardera,
nous
regarderons
au
monde,
nous
aurons
quelque
tentation
qui
nous
volera
au
travers
des
yeux,
nous
n'invoquerons
pas
Dieu
comme
il
appartient,
nous
ne
serons
pas
affectionnez
et
enflambez
d'un
tel
desir
et
amour
qu'il
seroit
requis,
nous
ne
regarderons
point
de
servir
a
nos
prochains
comme
nous
y
sommes
tenus,
plustost
nous
travaillerons
pour
nous,
et
regarderons
a
nostre
profit.
D'autant
donc
qu'il
y
aura
tousiours
de
telles
tasches
en
nos
oeuvres,
et
qu'elles
pourroyent
estre
toutes
a
condamner,
n'estoit
que
nostre
Dieu
eust
pitie
de
nous,
et
qu'il
nous
supportast
(comme
il
dit
par
son
Prophete,
qu'il
accepte
nos
services
comme
un
pere
fait
ce
que
son
enfant
tasche
de
luy
apporter
pour
luy
complaire,
combien
que
cela
ne
soit
point
parfait,
mesmes
qu'il
ne
vaille
rien,
si
est-ce
que
le
pere
s'en
contente,
non
pas
que
l'oeuvre
le
vaille,
comme
i'ay
dit,
mais
c'est
d'autant
qu'il
aime
son
enfant),
Dieu
declare
qu'il
use
de
sa
pure
bonte,
quand
il
accepte
nos
oeuvres,
non
pas
qu'il
regarde
quelque
dignite
ou
merite,
mais
d'autant
qu'il
nous
aime,
il
les
recoit:
voire
et
les
advoue
comme
iustes,
et
comme
s'il
n'y
avoit
que
redire,
encores
qu'il
y
ait
de
l'imperfection
beaucoup.
Ainsi
tant
s'en
faut
que
ce
passage
soit
pour
aider
en
rien
aux
Papistes,
pour
monstrer
que
les
oeuvres
meritent
quelque
chose
envers
Dieu,
et
que
la
seule
foy
ne
nous
sauve
pas,
que
c'est
plustost
pour
les
confondre.
Car
quand
on
aura
bien
regarde
les
mots
de
sainct
Paul,
ce
passage-ci
conclud
necessairement
qu'il
faut
que
nous
soyons
sauvez
par
la
seule
foy,
d'autant
(comme
nous
avons
dit)
que
Dieu
ne
peut
couronner
en
nous
nulles
oeuvres,
sinon
celles
que
nous
aurons
faites
par
sa
pure
grace.
Et
qu'ainsi
soit,
quand
les
Papistes
parlent
de
leurs
oeuvres
meritoires,
en
premier
lieu
ils
se
font
compagnons
de
Dieu,
et
cuident
cooperer
avec
luy
(comme
ils
usent
de
ce
mot),
c'est
a
dire
qu'ils
apportent
quelque
bon
mouvement,
qu'ils
ont
bon
vouloir:
et
bien,
Dieu
leur
aide
quand
ils
sont
bien
disposez,
il
y
met
la
main
en
partie.
Or
estans
enflez
d'un
tel
orgueil,
on
se
fait
a
croire
qu'il
est
en
l'homme
de
bien
faire.
Et
voila
qui
est
cause
de
les
faire
enyvrer
en
leur
nonchalance,
d'autant
qu'il
leur
semble
qu'ils
auront
tousiours
la
faculte
de
bien
faire
quand
il
leur
plaira:
et
la
dessus
ils
s'abandonnent
a
tout
mal,
en
sorte
qu'ils
sont
pleins
de
toute
immondicite
la
dedans,
qu'ils
sont
transportez
d'affections
execrables,
mesmes
ils
sont
la
ensorcelez,
et
comme
aveuglez,
ils
ferment
les
yeux
a
tout.
Et
puis
ils
sont
enflez
de
leur
Francarbitre,
de
leurs
vertus,
et
de
leurs
merites.
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