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SERMON
XXVIII
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combatans,
qui
quelques
fois
se
heurtoyent
en
sorte,
que
c'estoit
pour
s'escacher
de
grans
coups:
ils
tenoyent
des
plombeaux
en
leurs
mains
pour
se
frapper
et
se
casser,
tellement
qu'ils
s'en
retournoyent
tout
desrompus.
Et
bien,
quand
ceux-la
auront
beaucoup
combatu,
ii
est
vray
qu'ils
pourront
emporter
le
prix,
mais
non
pas
tous,
il
j
en
aura
un,
ou
deux,
ou
trois
entre
toute
la
multitude.
Or
quand
Dieu
nous
appelle
pour
courir,
est-ce
seulement
pour
donner
le
prix
a
un
seul,
et
pour
reietter
les
autres
qui
suivent
apres?
Nenni:
mais
nous
aidons
les
uns
les
autres
en
commun:
tellement
que
ie
soye
le
centieme,
voire
qu'il
viene
apres
un
million,
moyennant
que
ie
tende
a
Dieu,
ceux
qui
seront
desia
parvenus
me
tendront
les
bras
pour
me
recevoir
en
la
compagnie
des
saincts
Martyrs
qui
nous
ont
precedez,
et
des
saincts
Prophetes
qui
nous
ont
encores
attendu
plus
long
temps.
Quand
Dieu
nous
appelle
a
un
tel
combat,
et
a
une
telle
condition,
ne
faut-il
pas
que
nous
soyons
trop
vileins
si
nous
ne
prenons
courage,
que
nous
ne
soyons
affectionnez
de
marcher
et
courir
pour
nous
efforcer
selon
que
nostre
Seigneur
nous
commande?
Voila
donc
quant
a
ce
mot
de
garder
la
foy.
Suivant
cela
sainct
Paul
adiouste,
Que
quant
au
reste,
la
couronne
de
la
iustice
luy
est
apprestee,
qui
luy
sera
rendue
par
le
Seigneur
iuste
iuge
en
ce
iour-la:
et
non
seulement
a
moy
(dit-il),
mais
a
tous
ceux
qai
desirent
sa
venue
et
son
apparition.
Ici
sainct
Paul
conferme
le
propos
que
i'ay
desia
touche:
c'est
ascavoir
qu'il
n'a
point
couru
en
vain,
comme
aussi
il
le
dit
en
un
autre
passage.
Car
comme
nous
disons
en
proverbe
commun.
Batre
l'eau,
sainct
Paul
dit,
Batre
Fair:
pour
monstrer
qu'il
n'a
point
combatu
en
vain.
Car
il
scavoit
(comme
il
l'exprime
en
ce
passage)
que
la
couronne
ne
luy
pouvoit
faillir,
d'autant
qu'elle
luy
est
promise
de
celuy
qui
est
la
verite
certaine
et
infallible.
Quand
donc
nous
avons
la
promesse
de
nostre
Dieu,
quand
par
sa
bonte
infinie
il
s'oblige
a
nous,
faut-il
craindre?
Si
nous
ne
prenons
courage
la
dessus,
quelle
excuse
y
aura-il?
N'est-ce
pas
signe
que
nous
ne
portons
nul
honneur
a
Dieu,
mais
plustost
que
nous
luy
faisons
iniure,
ne
Festimans
point
fidele
ne
loyal?
Car
il
est
certain
que
tous
ceux
qui
s'arrestent
a
ce
que
Dieu
dit,
il
faudra
qu'ils
surmontent
tous
les
empeschemens
du
monde.
Et
ainsi
concluons
que
tous
ceux
qui
se
lassent
au
milieu
du
chemin,
ou
mesmes
qui
ne
peuvent
remuer
ne
bras
ne
iambes,
que
ceux-la
sont
incredules,
et
qu'ils
veulent
desmentir
Dieu,
entant
qu'en
eux
est:
combien
qu'ils
ne
prononcent
point
ce
blaspheme
de
bouche,
si
est-ce
que
leur
vie
monstre
qu'ils
n'adioustent
nulle
foy
a
Dieu,
qu'ils
ne
luy
font
point
cest
honneur-la
de
se
re-
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