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SUR
LA
SECONDE
A
TIMOTHEE.
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nous
tendrons
a
Dieu
pleinement:
mais
il
nous
faut
estre
armez
a
perseverance.
Car
si
nous
faisons
seulement
une
belle
levee
de
bouclier,
que
sera-ce?
Et
ainsi
que
nous
poursuivions,
scachans
bien
que
Dieu
ne
nous
a
point
prins
a
son
service
pour
quelque
terme,
mais
que
c'est
a
vie
et
a
mort.
Celuy
donc
qui
ne
s'est
dispose
et
resolu
de
vivre
et
mourir
en
glorificant
son
Dieu,
celuy-la
ne
scait
que
c'est
de
batailler.
Il
faut
donc
en
premier
lieu
faire
nostre
conte,
que
quand
Dieu
nous
appelle,
c'est
afin
que
nous
luy
soyons
sacrifices,
non
seulement
pour
nous
employer,
et
luy
faire
offerte
d'un
iour,
mais
pour
continuer
tout
le
temps
de
nostre
vie:
combien
qu'il
nous
faille
languir,
combien
qu'il
semble
que
nous
devons
perir
en
nos
miseres,
que
nous
persistions
ce
neantmoins.
Et
puis
quand
ce
viendra
a
la
mort,
que
nous
scachions
que
c'est
alors
qu'il
nous
faut
prendre
plus
de
courage,
afin
de
nous
advancer:
comme
les
nautonniers
quand
ils
approchent
du
rivage,
combien
qu'ils
fussent
lassez
auparavant,
si
est-ce
qu'ils
se
resiouissent
au
seul
regard
du
port:
qu'ils
ont
ceste
opinion:
Or
sus,
dedans
deux
ou
trois
heures
nous
avons
a
nous
reposer
tout
a
nostre
aise.
Quand
donc
nous
voyons
que
ces
povres
gens
qui
n'en
peuvent
desia
plus,
qui
sont
tous
rompus
et
cassez,
neantmoins
pour
le
regard
du
port,
prenent
une
telle
vertu
nouvelle:
que
devons-
nous
faire
quand
nous
approchons
de
nostre
but,
et
que
nous
voyons
que
nous
avons
couru,
que
nostre
Dieu
nous
a
tenu
la
main
forte,
et
encores
que
nous
ayons
fait
beaucoup
de
faux
pas,
que
mesmes
nous
soyons
tombez
quelques
fois,
que
nostre
Dieu
nous
a
redressez
et
relevez
devant
que
nous
soyons
parvenus
a
nostre
fin?
Ne
faut-il
pas
que
nous
mettions
peine
de
venir
a
nostre
Dieu,
et
d'en
approcher
tant
plus?
C'est
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir
sous
ce
mot,
quand
sainct
Paul
dit
qu'il
a
acheve
sa
course.
Et
mesmes
il
expose
puis
apres,
comment
nous
combatrons
heureusement,
c'est
ascavoir
en
gardant
la
foy.
Il
est
vray
que
ce
mot
de
Foy^
se
peut
prendre
pour
fidelite
:
comme
s'il
disoit
qu'il
a
este
loyal
a
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
et
qu'il
n'a
iamais
fourche,
que
tousiours
il
n'ait
accompli
ce
qui
estoit
de
son
office.
Mais
aussi
nous
pouvons
prendre
ce
mot
de
foy,
en
son
sens
le
plus
commun:
c'est
ascavoir
que
sainct
Paul
ne
s'est
point
destourne
de
la
pure
simplicite
de
l'Evangile,
et
mesmes
qu'il
s'est
appuye
sur
les
promesses
de
salut
qui
luy
estoyent
donnees,
et
qu'ayant
presche
aux
autres,
il
a
monstre
que
c'estoit
a
bon
escient
qu'il
parloit.
Car
de
fait,
toute
la
loyaute
que
Dieu
demande
de
nous
procede
de
la,
c'est
que
nous
soyons
fichez
du
tout
en
sa
parole,
que
nous
y
soyons
tellement
fondez,
que
nous
ne
soyons
point
esmeus
pour
nul
orage
Calvini
opera.
Vol
LIV.
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