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33
LIVRE
III.
CHAPITRE
IL
34
tre
mesure,
a
quoy
tend-il
qu'a
se
courroucer
contre
son
incredulite?
Mon
ame,
dit-il,
pourquoy
t'estonnes-
tu?
pourquoy
t'escarmouches-tu1)
en
moy?
Espere
en
Dieu
(Ps.
42,
6;
43,
5).
Et
de
fait,
tel
espovantement
estoit
un
signe
manifeste
de
deffiance,
comme
s'il
eust
pense
estre
abandonne
de
Dieu.
Il
fait
ailleurs
une
confession
encore
plus
ample:
I'ay
dit
en
mon
esbranlement,
Ie
suis
reiette
du
regard
de
tes
yeux
(Ps.
31,
23).
Item
en
un
autre
lieu,
il
se
debat
en
soy
avec
telle
perplexite
et
angoisse,
que
mesme
il
entre
en
dispute
touchant
la
nature
de
Dieu.
Or
a-il
oublie,
dit-il,
de
faire
misericorde?
reiettera-il
a
iamais
(Ps.
77,
10)?
H
adiouste
encore
une
sentence
plus
dure:
Pay
dit,
II
me
faut
mourir.
Voicy
un
changement
de
la
main
de
Dieu:
car
comme
un
homme
desespere,
*
il
prononce
que
c'en
est
fait.
Et
non
seulement
il
confesse
qu'il
est
agite
de
doutes,
mais
comme
estant
opprime
et
vaincu,
il
ne
se
reserve
nul
espoir
:
pource
que
Dieu
l'a
delaisse,
et
qu'il
a
converti
sa
main
a
le
ruiner,
de
laquelle
il
avoit
accoustume
le2)
secourir.
Parquoy
non
sans
cause
il
exhorte
son
ame
de
retourner
a
son
repos
(Ps.
116,
8),
d'autant
qu'il
avoit
experimente
qu'elle
flottoit
ca
et
la
entre
les
vagues
de
tentation.
Et
toutesfois
c'est
une
chose
merveilleuse,
que
la
foy
soustient
les
coeurs
des
fideles
au
milieu
de
telles
concussions
et
si
rudes:
et
est
vrayement
comme
la
palme
qui
se
reiette
contre
tous
fardeaux,
et
ne
laisse
pas
de
se
relever
en
haut
quand
elle
est
chargee.
Voila
comme
David,
combien
qu'il
semblast
estre
accable,
en
se
reprenant
et
ten
cant3)
contre
sa
debilite,
n'a
pas
laisse
de
monter
a
Dieu.
Or
celuy
qui
en
bataillant
contre
son
infirmite
s'efforce
en
ses
destresses
de
persister
en
la
foy,
et
do
s'y
avancer,
est
desia
victorieux
pour
la
plus
grande
partie.
Ce
que
nous
pouvons
voir
de
l'autre
passage
(Je
David,
Atten
le
Seigneur:
fortifie-toy,
il
te
donnera
courage.
Atten
donc
le
Seigneur
(Ps.
27,
14).
Il
s'argue
de
timidite:
et
reiterant
cela
deux
fois,
il
confesse
qu'il
a
este
suiet
a
beaucoup
d'esbranlemens.
Cependant
non
seulement
il
se
desplait
en
ses
vices,
mais
il
s'esvertue
et
s'efforce
a
les
corriger.
Si
on
le
veut
comparer
avec
un
bon
examen
au
Roy
Achas,
on
y
trouvera
grande
diversite.
Isaie
est
envoye
a
cest
hypocrite-la,
pour
remedier
a
la
frayeur
laquelle
l'avoit
saisi.
Il
luy
porte
ce
message,
Sois
sus
tes
gardes,
et
te
repose:
ne
crain
point
(Is.
7,
4
s.).
La
dessus
ce
miserable
estant
desia
saisi
d'estonnement
(comme
il
avoit
este
dit
un
peu
auparavant,
qu'il
estoit
esmeu
comme4)
la
feuille
en
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