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33
IOB
CHAP.
XVI.
34
demande
de
nous
gouverner,
comme
si
Dieu
notoit
non
seulement
toutes
nos
oeuvres,
mais
nos
pensees
aussi.
Voila
encores
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
ce
passage.
Voici
donc
(dit
Iob)
mesmes
maintenant
mon
tesmoin
est
au
ciel.
Or
sous
ce
mot
de
Mesmes
ou
Aussiy
il
comprend,
qu'il
pourroit
bien
alleguer
les
hommes,
mais
qu'il
passe
plus
outre,
c'est
assavoir,
qu'il
vient
iusques
a
Dieu.
Et
ceci
doit
estre
pese.
Car
les
hypocrites
quand
ils
appellent
Dieu
en
tesmoin,
ils
n'oseroyent
pas
se
submettre
a
la
cognoissance
des
hommes.
S'il
y
a
un
meschant,
qu'on
cognoist
tel
notoirement,
moyennant
qu'il
ne
soit
point
mis
en
prison,
qu'on
ne
le
traine
point
au
gibet,
il
se
glorifiera
iusques
au
bout:
et
toutes
fois
chacun
le
condamnera,
mesmes
au
lieu
d'avoir
trois
ou
quatre
iuges,
il
en
aura
cent,
il
en
aura
mille.
Car
un
chacun
dira,
Voila
un
meschant,
voila
un
larron,
voila
un
meurtrier,
voila
un
homme
plein
de
rapines,
un
blasphemateur,
un
contempteur
de
Dieu.
Or
cependant
si
est-ce
que
telles
gens
sont
si
impudens,
qu'ils
ne
feront
nul
scrupule
d'appeller
Dieu
en
tesmoin
de
leur
preud'hommie,
et
declarer
qu'il
les
cognoist,
et
qu'ils
sont
prests
de
respondre
devant
lui:
et
s'il
est
question
de
venir
a
la
cognoissance
des
hommes
(comme
i'ai
desia
touche)
il
y
aura
mille
voix
pour
les
condamner.
Et
comment
donc
oseront-ils
se
presenter
a
Dieu?
Pource
qu'ils
n'apprehendent
pas
sa
maieste.
Voila
pourquoi
nous
devons
bien
peser
ce
mot,
Mesmes,
dit
Iob
:
car
il
presuppose
qu'il
pourra
appeler
les
hommes
en
tesmoins,
et
qu'un
chacun
testifiera
pour
lui,
qu'ils
s'est
porte
en
sorte
qu'il
a
este
l'oeil
aux
aveugles,
qu'il
a
este
le
tuteur
des
orphelins,
qu'il
a
este
le
protectenr
des
vefves,
qu'il
a
servi
de
iambes
aux
boiteux,
que
sa
main
n'a
iamais
este
close
aux
povres:
comme
nous
verrons
qu'il
en
fait
ci
apres
les
protestations.
Car
Iob
avoit
ainsi
chemine
devant
les
hommes:
toutes
fois
il
dit,
que
mesmes
il
pourra
venir
a
Dieu,
qui
est
chose
plus
grande.
Aussi
nous
voyons
comme
il
magnifie
ici
le
tesmoignage
du
ciel.
Or
par
cela
il
est
bien
a
penser
qu'il
ne
s'est
pas
iette
a
la
volee
pour
se
iustifier
avec
une
licence
desbridee,
ainsi
que
font
ces
moqueurs
qui
protestent
de
bouche
que
Dieu
les
cognoist,
et
cependant
leur
vie
est
si
vilaine
que
l'air
en
put,
mesmes
les
petis
enfans
en
savent
a
parler.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
noter
en
ce
passage.
Apres
il
adiouste
que
ses
amis
sont
rhetoriqueurs
contre
lui,
et
gue
cependant
ses
yeux
distillent
larmes
envers
Dieu.
Ici
Iob
monstre
pourquoi
il
est
contraint
de
se
remettre
au
iugement
de
Dieu,
c'est
assavoir,
qu'il
ne
trouve
nulle
raison
ni
equite
envers
les
hommes.
Or
ce
nous
est
une
tentation
bien
grande
quand
nous
sommes
affligez,
et
que
le
Calvini
opera.
Vol
XXXIV.
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