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SUR
LE
V.
CHAP.
DE
DANIEL.
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Chaldeens,
il
en
avoit
prononce
ia
sentence,
et
faut
qu'elle
s'execute
en
temps
opportun.
Aprenons
donc
de
ne
point
abuser
de
la
patience
de
Dieu,
car
apres
qu'il
aura
long
temps
dissimule,
il
faudra
qu'il
leve
la
main
sur
nous,
et
qu'il
nous
la
face
sentir
a
bon
escient.
Or
cependant
nous
avons
a
noter
que
si
Dieu
ba
puni
si
griefvement
le
peche
de
Balsazar,
d'autant
qu'il
avoit
prophane
les
vaisseaus
du
temple
(qui
neantmoins
estoient
corruptibles)
que
la
punition
sera
plus
horrible,
sur
ceux
qui
auront
prophane
les
vrais
temples
de
Dieu,
les
vaisseaus
qui
estoient
dedies
a
son
service,
c'est
a
dire,
les
Sacremens
qu'il
ha
ordonnes.
Auiourd'huy
nous
n'avons
plus
les
umbres
de
la
Loy
comme
les
Peres
anciens,
mais
nous
avons
la
verite
de
ces
figures
la,
c'est
a
scavoir,
qu'un
chacun
de
nous
est
le
temple
de
Dieu,
habitacle
du
Sainct
Esprit,
et
puis
en
general
quant
au
regard
de
l'Eglise
universelle,
et
de
tout
le
corps,
nous
sommes
comme
pierres
vives,
desquelles
le
temple
de
Dieu
est
basti,
estans
tous
conioincts
a
un
chef,
qui
est
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Si
donc
maintenant
un
homme
s'addonne
a
gourmandise,
ou
a
paillardise,
ou
a
quelque
autre
vice,
que
fait-il?
il
prophane
le
temple
de
Dieu,
et
en
fait
une
estable
a
pourceaus,
il
abuse
des
vaisseaus
du
temple
qui
sont
les
Sacremens
que
Dieu
ha
ordonnes
en
son
Eglise,
et
mesmes
connoissons
que
le
Baptesme
et
la
Cene
ne
sont
pas
seulement
les
vaisseaus
pour
servir
au
temple
de
Dieu,
mais
qu'ils
sont
comme
la
consecration
solemnelle,
par
laquelle
nous
sommes
dedies
au
service
de
Dieu,
car
estans
baptizes
ne
portons-nous
point
la
marque
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ?
Pourrons
nous
point
faire
protestation
et
dire
que
nous
sommes
siens?
Quand
donc
les
hommes
s'abandonneront
a
toute
iniquite,
que
font-ils
autre
chose
que
d'effacer
leur
baptesme?
C'est
a
dire,
qu'ils
foulent
aux
pieds
non
seulement
la
marque
du
baptesme,
mais
le
sang
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Ceus
qui
viendront
a
la
Cene
de
nostre
Seigneur,
et
cependant
sont
contempteurs
de
sa
parole,
les
uns
pleins
de
dissolution
et
de
scandale,
les
autres
pleins
de
paillardise,
les
uns
remplis
d'ambition
et
d'orgueil,
les
autres
d'envie,
de
haine,
et
de
rancune,
les
autres
adonnes
a
leur
avarice,
et
ie
vous
prie
quelle
condamnation
est-ce
qu'ils
meritent?
Or
ils
j
pensent
bien
peu,
mais
si
faut
il
que
nous
y
pensions
de
nostre
coste,
et
que
nous
avisions
quand
nous
aurons
condamne
Balsazar
(comme
il
en
est
digne)
d'avoir
prophane
les
vaisseaus
du
temple
de
Ierusalem
qui
avoient
este
dedies
au
service
de
Dieu,
qui
se
faisoit
soubs
la
Loy,
que
nous
soions
enveloppes
en
une
mesme
condamnation,
voire
et
plus
griefve
beaucoup,
quand
nous
n'aurons
tenu
comte
de
nostre
baptesme,
ni
de
la
saincte
Cene
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
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