51:326 verite, comme dit sainct Paul. Ainsi notons bien que tout le vray scavoir qu'il nous faut cercher, c'est de venir a l'esperance a laquelle Dieu nous a appelez. Car l'Escriture n'est pas pour nous paistre de choses vaines et superflues : mais elle est pour nous edifier a nostre salut, c'est a dire, pour nous faire sentir la bonte de Dieu, a fin que nous soyons conioints a luy, et que ce soit la nostre vraye felicite. Or de la aussi nous pouvons recueillir que iusques a tant que nostre Seigneur nous ait esclairez par son sainct Esprit, nous ne pouvons tenir ne chemin ne sentier pour approcher de la vie celeste, nous ne pouvons mesmes iuger que tout cela vaut. Ainsi nous avons besoin que nostre Seigneur nous mette en possession de nostre salut par la vertu de son sainct Esprit. Nous avons declare par ci devant que la foy est pour nous donner entree au royaume de Dieu et en l'heritage qui nous a este acquis par nostre Seigneur Iesus Christ: et il faut que Dieu nous la donne par son sainct Esprit. Puis qu'ainsi est donc, notons que non seulement nous avons besoin que l'Evangile nous soit presche, mais que Dieu nous perce les aureilles pour escouter ce qui est la contenu, qu'il nous ouvre les yeux pour voir ce qu'il nous monstre: bref, qu'il commence et qu'il parface le tout. Mais d'autant que les hommes (comme desia nous avons dit) s'attribuent par vaines fantasies plus qu'il ne leur appartient, et d'autre coste mesprisent les graces de Dieu, S. Paul magnifie ici l'esperance de laquelle il avoit fait mention, disant quelles sont les richesses de la gloire de son heritage aux saincts. Il est vray que quand on nous parle de Dieu et de nostre Seigneur Iesus Christ, nous dirons que ce sont choses hautes : mais c'est a fin de nous exempter quand nous pourrions fuir, que nous serions contens de ne rien cognoistre de ce qui appartient a la religion: et sommes insatiables quand on nous repaist de vanitez et de mensonges: mais si Dieu nous appelle a son escole, nous reculons tant qu'il nous est possible: et mesmes cela est mis comme pour bouclier, que nous sommes rudes, et que nous avons un petit entendement et grossier, et que les secrets de la parole de Dieu sont trop profons et incomprehensibles pour nous. Nous scaurons bien dire cela: mais il n'y a que hypocrisie et fiction. Et qu'ainsi soit, les hommes veulent tousiours iuger selon leur appetit: que si on leur propose quelque chose de la parole de Dieu, Est-il ainsi ? et comment est-il possible ? Ils arguent, ils disputent. Ouy? voila Dieu qui parle, et cependant ils ne veulent point recevoir sans contredit ce qui leur est monstre au nom de Dieu. Nous voyons donc qu'ils ne font que mentir en disant qu'ils sont lourds^etfpesans, car ils pensent tout le 21*