41:324 les ensuivions en cet endroit, mais plustost connoissions que l'ivrongnerie est la mere de tous maux: Que nous l'aions en tant plus grande detestation (comme elle en est digne) car il est dit que Dieu se venge de ses creatures. Or le bien est donne a, l'homme pour luy donner refection et nourriture, et pour en user selon Dieu, et cependant par ce moien mesme, les hommes se veulent despiter contre luy, et mesmes ils le mesprisent. Que fait un ivrongne sinon que quand il ha prive son ame de toute raison, qu'il tue aussi bien son corps? Oo verra que le vin abatra un homme, comme s'il avoit beu quelque poison, et au lieu qu'il luy devroit estre pour nourriture et substance, il faut que ce soit l'instrument pour le faire mourir. Quand donc l'ordre de nature est ainsi perverti, ne trouvons point estrange si Dieu leve la main, et s'il fait office de Iuge: car il faut bien que les hommes aient perdu toute prudence, quand ils poluent les biens que Dieu aura mis entre leurs mains pour leur usage: et au reste, notons bien ceci, que l'ivrongnerie incitera un homme non seulement a s'adresser et eslever contre chacun, qu'il n'aura plus raison en soy, mais qu'il s'eslevera aussi bien a l'encontre de Dieu. Et c'est bien le plus grand exces que cestuici quand un homme non seulement ne regarde pas quel il doit estre envers ses prochains, mais quand il vient lever les cornes a l'encontre de Dieu. Nous ne voions pas que Balsazar ait fait apporter les vaisseaus du temple, avant que d'estre saoul: mais quand il est enivre, il n'y ha plus nulle modestie en luy, qu'il faut qu'il despite Dieu, iusques au bout. Or icy on pourroit demander pourquoy Dieu ha prins cela a un tel outrage que les vaisseaus du temple fussent apportes pour boire dedans, car on scait bien que la maieste de Dieu n'estoit point enclose dedans ces vaisseaus la, qui estoient materiels comme les autres, ils avoient este transportes du temple en Babilonne, il semble qu'ils ne soient plus sacres, encores qu'ils l'eussent este auparavant, mais il nous faut regarder l'intention de Balsazar, car luy sachant que ses vaisseaus avoient este