51:323
323
SERMON
VII
324
que
ceux
qui
sont
retenus
par
ceste
fole
opinion
de
leurs
merites,
se
separent
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
et
que
pour
estre
conioints
a
luy,
il
faut
renoncer
pleinement
a
tout
ce
que
nous
cuidons
avoir,
et
nous
venir
presenter
vuides
de
tout
bien,
afin
qu'il
nous
remplisse.
Et
voila
comme
aussi
sainct
Paul
dit
qu'il
a
mieux
aime
de
venir
au
port
de
salut
povre
et
desnue
du
tout,
que
de
vivre
au
milieu
de
la
mer,
et
estre
la
englouti.
Car
combien
qu'on
le
reputast
un
sainct
personnage,
et
comme
un
demi
Ange,
si
est-ce
qu'il
n'a
point
eu
regret
a
tout
cela,
a
fin
d'estre
participant
de
la
remission
qui
luy
estoit
donnee
en
Iesus
Christ,
et
de
la
grace
qu'il
a
communiquee
a
tous
ses
membres.
Ainsi
donc,
apprenons
de
tellement
magnifier
la
grace
de
Dieu,
que
nous
mettions
en
oubli
toutes
ces
fantasies
dont
le
diable
decoit
les
incredules,
en
les
enflant
de
ie
ne
scay
quel
orgueil,
et
que
nous
venions
tous
vuides
a
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
pour
mendier
de
sa
grace:
car
nous
ne
pouvons
en
recevoir
une
seule
goutte,
sinon
en
confessant
que
nous
en
sommes
du
tout
indignes.
Or
nous-nous
prosternerons
devant
la
maieste
de
nostre
bon
Dieu
etc.
SEPTIEME
SERMON.
Chap.
I,
v.
17.18.
Tous
hommes
de
nature
auront
bien
quelque
intelligence:
non
pas
qu'elle
se
monstre
si
tost
qu'ils
sont
nais:
mais
avec
le
temps
tous
auront
quelque
discretion
entre
le
bien
et
le
mal.
Et
voila
pourquoy
aussi
ils
sont
appelez
Creatures
raisonnables.
Mais
ce
que
nous
avons
de
nature
ne
suffiroit
pas
pour
parvenir
au
royaume
de
Dieu:
car
nous
defaillons
du
tout
quand
il
est
question
des
choses
appartenantes
a
la
vie
celeste.
Nous
voyons
que
chacun
sera
avise
pour
ses
negoces
et
autres
affaires
du
monde,
chacun
pensera
de
soy.
Et
puis,
combien
que
plusieurs
voudroyent
amortir
leur
conscience,
si
est-ce
neantmoins
que
Dieu
a
tellement
engrave
en
leurs
coeurs
un
sentiment
qu'il
faut
que
nostre
vie
soit
reiglee,
que
les
plus
meschans
et
les
plus
depravez
auront
bien
quelque
remors,
et
seront
contraints,
vueillent-ils
ou
non,
d'approuver
le
bien,
et
condamner
le
mal.
Il
est
vray
que
s'ils
ont
commis
quelque
faute,
ils
tascheront
de
l'excuser
par
vaines
couvertures.
Mais
quand
on
demandera,
si
meurtres,
si
violences,
si
larrecins,
si
paillardises,
si
fraudes
et
periures
sont
vertus,
on
dira,
Ce
sont
des
vices
a
condamner.
Chacun
parlera
ainsi:
car
Dieu
a
voulu
qu'il
y
eust
une
telle
cognoissance
imprimee
au
coeur
de
l'homme,
a
fin
qu'il
n'y
ait
nulle
excuse
que
tous
ne
soyent
condamnez,
et
qu'ils
ne
soyent
contraints
d'estre
mesmes
leurs
iuges.
Et
au
reste,
cela
ne
suffit
point
(comme
i'ay
dit)
pour
nous
conduire
iusques
a
Dieu,
et
pour
nous
ouvrir
tellement
le
Royaume
des
cieux,
que
nous
scachions
comme
nous
pourrons
estre
sauvez,
et
comme
nous
pourrons
invoquer
Dieu.
Nous
sommes
donc
aveugles
du
tout
en
cela:
car
nostre
veue
ne
s'estend
pas
outre
ce
|