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SERMONS
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affection
de
le
servir,
si
est-ce
qu'en
tout
et
partout
ils
ne
sont
pas
si
bien
reiglez
qu'ils
ayent
renonce
a
toutes
leurs
opinions
et
fantasies,
et
a
tous
leurs
desirs,
tellement
que
chacun
sera
tente
quelquefois
de
faire
ceci
ou
cela,
et
si
on
ne
nous
tient
en
bride
courte,
et
qu'on
nous
face
revirer
bientost,
nous
irons
a
nostre
perdition:
bref,
il
n'y
a
celuy
qui
ne
voulust
qu'on
luy
gratifiast:
tellement
que
si
ceux
qui
ont
la
charge
d'edifier
et
d'enseigner
l'Eglise
vouloyent
complaire
aux
hommes,
il
faudroit
qu'ils
renoncassent
a
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Or
par
ceci
tous
ministres
de
sa
Parole
sont
enseignez
de
fermer
les
yeux
quand
ils
se
veulent
acquitter
fidelement
de
leur
devoir,
qu'ils
ne
doivent
point
flechir,
regardans
les
hommes
selon
leurs
appetis
desbordez
qu'ils
voyent:
mais
qu'ils
n'appetent
point
leur
grace
et
faveur:
et
s'ils
taschent
de
conduire
a
Dieu
ceux
mesmes
qui
veulent
estre
revesches,
qu'ils
facent
tant,
quoy
qu'il
en
soit,
que
Dieu
ait
son
droict,
et
que
nostre
Seigneur
Iesus
ait
son
authorite.
Car
(comme
i'ay
desia
dit)
quand
nous
parlons
en
son
nom,
qu'est-il
de
faire?
Il
nous
faut
condamner
tout
ce
qui
est
de
nostre
nature,
non
seulement
en
general,
mais
il
nous
faut
remuer
les
consciences
en
telle
sorte
que
chacun
sente
que
Dieu
exerce
la
une
iuridiction,
et
que
l'Evangile
n'est
pas
seulement
une
lancette
pour
sonder,
mais
que
c'est
un
glaive
qui
transperce
iusques
a
la
mouelle
de
nos
os,
comme
l'Apostre
en
parle
en
l'Epistre
aux
Hebrieux.
Il
faut
donc
qu'il
n'y
ait
ni
pensees,
ni
affections
que
l'Evangile
n'examine.
Il
est
vray
qu'il
est
impossible
que
ceux
qui
sont
ainsi
navrez,
ne
gemissent,
et
qu'ils
n'ayent
quelque
regret
et
remors
:
mais
il
faut
que
nous
fermions
les
yeux
a
tout
cela
et
que
nous
ne
prenions
point
garde
a
ce
que
les
hommes
appetent
et
desirent,
mais
que
nous
passions
outre.
Et
au
reste,
ceste
admonition
n'est
pas
seulement
pour
les
ministres
de
ia
parole
de
Dieu,
mais
pour
tous
en
general.
Si
donc
nous
desirons
d'estre
Chrestiens,
apprenons
de
faire
cest
honneur
au
Fils
de
Dieu,
qu'encores
que
sa
parole
ne
nous
soit
point
amiable,
et
que
nous
n'y
prenions
point
goust
selon
nostre
sens
naturel,
que
toutesfois
nous
ne
laissions
pas
de
la
recevoir
en
toute
obeissance.
Et
ainsi
quand
chacun
viendra
au
sermon,
devant
toutes
choses
qu'il
face
son
conte
d'estre
redargue
comme
il
appartient
et
qu'il
cognoisse
que
c'est
son
profit
qu'on
ne
luy
gratifie
point:
que
s'il
a
les
aureilles
chatouilleuses,
qu'il
se
demette
de
cela,
scachant
qu'il
est
preoccupe
pour
ne
point
iamais
recevoir
la
doctrine
a
son
profit
et
a
son
instruction:
mais
que
nous
souffrions
tous
qu'on
nous
gratte
nos
rongnes,
et
qu'on
nous
condamne
et
qu'on
nous
face
tout
l'opposite
de
ce
que
nous
voudrons.
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