54:321
321
SUR
LA
SECONDE
A
TIMOTHEE.
322
VINGTSEPT1EME
SERMON.
Chap.
IV,
v.
5.6.
Combien
qu'en
voyant
les
autres
desbauchez,
nous
serons
en
danger
d'estre
esbranlez
de
nostre
part,
sainct
Paul
prend
un
argument
de
cela,
que
les
fideles
se
doyvent
tant
plus
confermer,
quand
ils
voyent
que
ceux
qui
n'ont
point
este
fermes
ne
constans
s'alienent
de
Dieu,
et
se
destournent
ainsi
du
bon
chemin,
que
cela
les
doit
tant
plus
inciter
a
suyvre
la
saincte
vocation
de
Dieu.
Voila
pourquoy
apres
avoir
declare
que
le
monde
est
si
pervers
qu'il
ne
pourra
porter
la
bonne
doctrine,
mais
qu'il
ne
sera
question
que
d'appeter
des
tromperies,
ii
dit,
loy
veille
en
toutes
choses.
Nous
voyons
donc
que
Dieu
nous
incite
a
estre
tant
plus'
vigilans
quand
les
choses
sont
confuses
en
ce
monde.
Il
est
vray
que
sainct
Paul
exhorte
ici
Timothee
qu'il
doit
porter
la
lampe
pour
esclairer
toute
l'Eglise:
mais
tant
y
a
qu'un
chacun
de
nous
en
son
endroit
doit
prattiquer
ceste
doctrine:
comme
aussi
il
nous
faut
bien
garder
de
nous
endormir
quand
nous
voyons
les
dangers
estre
prochains.
Et
de
faict,
quant
au
monde
et
a
la
vie
presente
nous
sommes
assez
advisez
de
cela:
et
pour
le
salut
de
nos
ames
aurons-nous
moins
de
soin?
Voila
donc
ce
qu'il
nous
faut
conclure,
Que
si
Satan
travaillle
l'Eglise
de
Dieu,
qu'il
mette
en
avant
des
scandales,
que
le
monde
s'esgare,
que
tout
soit
dissipe,
que
tout
aille
a
rebours,
qu'il
nous
faut
estre
tant
plus
vigilans,
afin
que
nous
ne
soyons
point
surprins.
Or
pour
ee
faire
il
est
besoin
que
nous
soyons
armez
de
patience:
car
quand
tout
sera
ainsi
desborde
a
mal,
il
ne
se
peut
faire
que
les
enfans
de
Dieu
ne
soyent
picquez
et
tourmentez,
qu'on
ne
se
mocque
d'eux,
qu'on
ne
leur
face
beaucoup
d'iniures
et
opprobres.
Et
quand
on
ne
s'addresseroit
point
a
leurs
personnes,
ce
leur
est
desia
une
angoisse
bien
grande,
et
fascheuse
a
porter,
quand
ils
voyent
que
le
nom
de
Dieu
est
blaspheme,
que
son
service
est
mis
sous
le
pied,
que
la
religion
est
vilipendee,
que
tout
bien
est
comme
mocque
et
mis
bas.
Quand
ils
voyent
cela,
encores
qu'en
particulier
on
ne
leur
feist
nul
moleste,
si
doyvent-ils
sentir
en
eux
une
destresse
si
grande
qu'ils
n'ayent
nul
repos,
mais
qu'ils
gemissent
et
nuict
et
iour.
Quand
donc
le
diable
aura
son
enseigne
dressee,
et
que
les
scandales
et
les
troubles
auront
la
vogue,
nous
ne
pourrons
pas
estre
attentifs
pour
nous
garder,
sinon
que
nous
soyons
fortifiez
en
patience,
que
nous
ne
perdions
point
courage
pour
les
maux
qu'il
nous
faudra
souffrir.
Or
si
ceste
admonition
a
iamais
este
utile,
la
necessite
nous
monstre
qu'auiourd'huy
nous
en
avons
Calvini
opera.
Vol.
LIV.
|