54:32
Mais
pour
en
faire
mieux
nostre
profit,
regardons
en
somme
le
contenu.
Resveille
(dit-il)
le
don
qui
est
en
toy.
Le
mot
dont
use
iei
S.
Paul,
ne
se
peut
exprimer
d'un
seul
mot
francois,
sinon
que
nous
prenions
Attiser:
car
cela
signifie
proprement
Attiser
le
feu,
ee
qu'il
dit
en
somme.
Il
met
ici
une
similitude,
que
si
un
feu
ou
ii
n'y
a
gueres
de
bois,
s'esteint,
on
l'attise,
et
qu'on
rassemble
les
tisons,
qu'on
souffle
afin
de
le
rallumer.
Ainsi
sainct
Paul
veut
que
nous
mettions
peine
a
resveiller
les
graces
de
Dieu.
Et
pourquoy?
Car
chacun
en
recoit
selon
sa
portion,
que
nous
n'avons
pas
de
ceste
plenitude
comme
il
seroit
a
desirer:
non
pas
que
Dieu
soit
chiche
envers
nous,
mais
il
nous
veut
tenir
en
bride:
et
voyant
qtie
nous
sommes
enclins
a.
presomption,
il
nous
donne
ce
qu'il
cognoist
nous
estre
expedient
pour
nostre
salut.
Tant
y
a
que
nous
n'aurons
point
les
graces
de
Dieu
a
pleine
mesure,
il
y
en
aura
seulement
quelque
petite
quantite.
Or
maintenant
regardons
les
moyens
qu'a
Satan
pour
amortir
ce
que
Dieu
aura
mis
en
nous*
II
y
a
des
tentations
infinies
qui
sont
pour
nous
retenir
en
ce
monde:
et
cela
estouffe
le
feu.
Quand
quelqu'un
sera
occupe
de
solicitudes
pour
les
affaires
de
ce
monde,
il
ne
pense
plus
au
royaume
de
Dieu.
Quand
donc
le
feu
aura
este
allume
auparavant,
et
qu'il
y
aura
eu
belles
flammes,
et
quelque
chaleur,
si
est-ce
que
ceste
vanite
qui
divertit
l'esprit,
quant
et
quant
estouffe
la
grace
de
Dieu.
Autant
en
est-il
de
tout
le
reste:
et
mesmes
sans
que
nous
y
pensons,
ne
sans
avoir
des
repugnances
manifestes,
encores
sommes-nous
tout
esbahis,
s'il
y
a
eu
en
nous
quelque
bon
zele,
qu'il
se
refroidit,
et
qu'il
s'escoule
petit
a
petit.
Or
cependant
les
graces
que
Dieu
avoit
mises
en
nous,
s'en
vont
comme
inutiles,
que
nous
ne
scavons
plus
que
c'est:
ou
Dieu
nous
avoit
douez
de
son
sainct
Esprit,
nous
sommes
eslourdis.
Puis
que
maintenant
nous
voyons
que
l'exhortation
de
sainct
Paul
nous
est
tant
necessaire,
c'est
ascavoir
d'attiser
le
feu
que
nous
voyons
qui
s'estouffe,
ou
qui
n'a
point
telle
chaleur
comme
il
seroit
requis,
que
nous
mettions
peine
a
faire
valoir
les
graces
que
nous
avons
receues,
et
les
enflammer,
et
qu'un
chacun
s'incite
a
cela.
Mesmes
si
Timothee,
homme
si
excellent,
comme
il
en
a
le
tesmoignage
de
Dieu,
a
eu
besoin
d'estre
ainsi
pieque,
helas
que
sera-ce
de
nous?
Aussi
qu'un
chacun
mesme
regarde
a
son
estat
Gar
celuy
qui
est
constitue
en
charge
publique
doit
tant
plus
aiguiser
aon
esprit
pour
resveiller
les
graces
de
Dieu,
afin
de
les
mettre
en
oeuvre
et
a
profit,
combien
que
cela
appartiene
a.
tous
en
general:
mais
encores
si
faut-il
que
ceux
que
Dieu
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