4:32 en la conclusion qu'il en fait aux Romains: Ie suis asseure, dit-il, que ne la mort, ne la vie, ne les Anges, ne les principautez, ne les puissances, ne les choses presentes, ne les choses futures ne nous pourront retirer de la dilection que nous porte Dieu en Iesus Christ (Rom. 8, 38). A ceste cause luymesme n'estime pas que les yeux de nostre entendement soyent bien illuminez, si ce n'est que nous contemplions quelle est l'esperance de l'heritage eternel, auquel 1) nous sommes appellez (Ephes. 1, 18). Et telle est sa doctrine par tout, que nous ne comprenons pas bien J a bonte de Dieu, sinon qu'en icelle nous ayons une grande asseurance. 17.2) Mais quelcun obiectera, que les fideles ont bien autre experience, veu que non seulement en recognoissant la grace de Dieu envers eux ils sont inquietez et agitez de doutes (ce qui leur advient ordinairement) : mais aussi aucunefois 3) sont grandement estonnez et espovantez.4) Telle et si forte6) est la vehemence des tentations qu'ils endurent6) pour les esbranler. Laquelle chose semble n'estre gueres oonvenante avec une telle certitude de foy dont nous avons parle. Pourtant ii faut que ceste difficulte soit solue de nous, si nous voulons que la doctrine cy dessus baillee demeure en son entier. Quand nous enseignons que la foy doit estre certaine et asseuree, nous n'imaginons point une certitude qui ne soit touchee de nulle doute, ny une telle securite qui ne soit assaillie de nulle solicitude : mais plustost au contraire nous disons que les fideles ont une bataille perpetuelle a≫ l'encontre de leur propre deffiance: tant s'en faut que nous colloquions leur conscience en quelque paisible repos qui ne soit agite d'aucune tempeste. Neantmoins comment que ce soit qu'ils soyent assaillis, nous nions que iamais ils tombent ou dechoyent7) de la fiance qu'ils ont une fois conceue certaine de la misericorde de Dieu. L'Escriture8) ne propose exemple de foy plus memorable ne plus singulier qu'en la personne de David, principalement si on considere tout le cours de sa vie: toutesfois luy-mesme declaire par beaucoup de complaintes combien il s'en faut qu'il ait este tousiours paisible en son esprit, et que 9) sa foy luy ait donne repos. Quand il reproche a son ame qu'elle se trouble ou- 1) 1541: a laquelle (ad quajn). 2) 1541 Ch. IV. p. 193s.; 1545 Ch. V. p. 218; 1551s. Ch. F. §.10. 3) 1562: aucunesfois. 4) 1561: espouvantez. 5) et si forte, addition de 1560. 6) qu'ils endurent, addition de 1560. 7) 1562: decheent. 8) Tout ce qui suit jusqu'a la fin du §. a ete ajoute en 1559. 9) et que . . . . repos, ne se trouve pas dans le latin qui porte: ex quibus paucas eligere sufficiet.