26:32
bien
fait,
que
faut-il
craindre?
Et
si
nous
craignons,
ne
faisons-nous
point
iniure
a
Dieu,
comme
s'il
n'avoit
point
la
vertu
pour
nous
garantir?
Ainsi
donc
nous
voyons
quelle
hardiesse
nous
devons
prendre
a
maintenir
les
bonnes
querelles,
d'autant
que
nous
sommes
certains
que
Dieu
ne
nous
deffaudra
point:
et
sur
tout
quand
il
est
question
de
batailler
contre
Satan,
et
contre
tout
ce
qu'il
machine
tant
a,
l'encontre
de
nous,
que
contre
toute
l'Eglise.
Quand
donc
il
faut
entrer
en
un
tel
combat,
ie
vous
prie,
si
nous
faisons
des
canes,
nous
retirant,
comme
nous
voyons
que
la
plus
part
du
monde
cerche
des
subterfuges,
et
que
iamais
on
ne
voudroit
soustenir
nul
fardeau
pour
l'honneur
de
Dieu:
ne
voila
point
une
laschete
trop
villaine?
Car
nous
ne
pouvons
decliner
de
ce
chemin,
que
nostre
incredulite
ne
soit
convaincue.
Qui
est
cause
que
nous
sommes
si
froids
a
nous
acquitter
de
nostre
office?
C'est
que
nous
ne
croyons
point
a
Dieu.
Car
si
nous
estions
bien
persuadez
qu'il
nous
sera
fidele,
et
que
nous
ne
serons
point
frustrez
en
attendant
ce
qu'il
nous
a
promis:
cela
nous
feroit
oublier
toute
crainte,
et
tous
ces
beaux
discours
que
nous
faisons
pour
tourner
a
l'entour
du
pot.
Et
ainsi,
apprenons
de
glorifier
nostre
Dieu,
en
luy
attribuant
ce
titre,
d'estre
veritable:
et
alors
nous
serons
assez
hardis,
non
point
pour
suyvre
nos
fantasies,
mais
pour
obeir
a
ce
quil
nous
aura
commande.
Nous
aurons
une
presomption
saincte,
quand
nous
tiendrons
ceste
mesure-la,
et
ceste
reigle,
de
nous
fier
a
nostre
Dieu,
et
d'esperer
qu'il
accomplira
tout
ce
qu'il
a
dit
et
prononce
de
sa
bouche.
Voila
comme
nous
avons
a
pratiquer
ce
passage.
Au
reste,
notons
quant
et
quant
ce
que
Dieu
adiouste,
c'est
qu'il
donnera
une
crainte
a
ces
peuples,
et
une
frayeur
telle,
que
quand
on
orra
le
renom
des
Iuifs,
chacun
sera
espouvante.
Ici
nous
voyons
comme
Dieu
tient
les
coeurs
des
hommes
en
sa
main,
ou
pour
les
affoiblir,
ou
pour
les
fortifier.
Il
est
vray
que
les
hommes
cuideront
bien
avoir
ceste
vertu
d'oux-mesmes.
Et
voila
qui
est
cause
qu'en
mesprisant
Dieu
chacun
fait
son
conte
qu'il
viendra
bien
a
bout
de
ce
qu'il
entreprend.
Mais
tant
s'en
faut
que
ceux
qui
sont
du
commun
peuple
ayent
ne
force
ne
magnanimite
en
eux,
sinon
entant
que
Dieu
leur
donne
:
que
Dieu
mesmes
tient
les
coeurs
des
Rois
et
des
princes
en
sa
main,
et
combien
qu'il
leur
semble
qu'ils
ayent
beaucoup
plus
de
force
et
de
vertu
que
les
autres,
si
est-ce
que
Dieu
les
fait
escouler
comme
eau
quand
bon
luy
semble.
Ainsi
donc
notons
bien,
que
ce
n'est
point
aux
hommes
d'estre
vertueux
sinon
entant
que
Dieu
les
fortifie.
Et
ainsi
appliquons
ceste
doctrine
a
double
usage.
C'est
que
si
chacun
de
nous
se
voit
estre
debile,
il
ne
faut
point
que
pour
cela
il
soit
|