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NOTICE
LITTERAIRE.
cette
saincte
prophetie,
a
ce
qu'ils
avisent
a
en
tirer
tel
fruit
qui
leur
y
est
presente
et
offert.
De
poursuivre
toutes
les
choses
par
le
menu,
cela
ne
se
pouvoit
faire
en
une
preface,
aussi
que
tout
ce
qui
est
notable,
et
peut
servir
a
l'edification
de
l'Eglise,
est
si
diligemment
et
dextrement
remarque
en
ces
sermons
de
M.
Iean
Calvin,
et
si
populairement
et
facilement
explique,
qu'il
n'est
possible
de
plus,
comme
Dieu
avoit
confere
a
ce
sainct
personnage,
des
dons
et
graces
admirables:
seulement
i'ai
voulu
en
donner
un
petit
goust
aux
lecteurs,
et
comme
leur
en
faire
une
monstre,
pour
les
aiguillonner
a
en
cercher
le
plein
rassasiement
et
entiere
veue
en
ce
livre.
Aussi
i'ai
este
emeu
a
fin
que
cet
oeuvre
venant
d'une
si
riche,
et
noble,
et
bien
renommee
famille
et
maison,
ne
fust
degarni
de
preface,
comme
pauvre
orfelin
delaisse
et
abandonne
de
tous,
combien
que
la
presente
ne
puisse
en
rien
respondre
a
la
dignite,
noblesse,
et
grandeur
de
sa
famille,
ne
mesmes
a
ce
qui
se
trouvera
de
grace,
vertu
et
excellence
en
icelui,
que
pleust
a
Dieu
que
les
autres
sermons
sur
les
quatre
premiers
chapitres
de
ce
Prophete
eussent
este
colliges
comme
ceux
ci,
l'Eglise
de
Dieu
en
eust
receu
grand
contentement
et
edification,
mais
ie
n'ai
point
entendu
qu'ils
aient
este
rediges
par
escrit,
soit
pour
la
maladie
du
notaire
ou
escrivain,
qui
colligeoit
et
escrivoit
les
sermons
de
monsieur
Calvin,
quand
il
preschoit
(car
les
sermons
que
nous
avons
de
luy
ont
este
ainsi
recueillis,
comme
il
les
prononcoit)
ou
pour
autre
empeschement,
laquelle
defectuosite
peut
estre
supploiee
et
compensee,
par
ses
tres
doctes
et
utiles
lecons
qui
ont
este
mises
en
lumiere
n'i
ha
pas
long
temps,
tant
en
latin
qu'en
francois
sur
tout
ce
Prophete,
ausquelles
les
fideles
pourront
avoir
recours,
pour
l'intelligence
des
quatre
premiers
chapitres.
Que
si
aucun
garde
un
si
grand
et
excellent
thresor,
qu'il
se
souvienne
de
la
parabole
du
mauvais
serviteur,
lequel
avoit
foui
et
cache
le
talent
sous
terre,
et
de
la
commination
qui
luy
est
faitte
par
le
pere
de
famille,
quant
a
moy
ces
sermons
estans
tombes
es
mains
d'un
mien
ami,
homme
fort
affectionne
au
bien
public,
et
toutes
choses
bonnes,
sainctes
et
honnestes,
ie
l'ai
conseille
et
sollicite
de
les
mettre
en
lumiere,
en
quoi
me
suis
emploie
diligemment,
faisant
conscience
de
frustrer
plus
long
temps
l'Eglise
de
Dieu,
du
profit
et
edification
qu'elle
pourra
recevoir
de
la
lecture
d'iceux,
combien
que
l'auteur
les
ait
supprimes
et
contenus,
enclos
et
serres
comme
en
prison,
par
l'espace
de
douze
ans
ou
environ,
car
par
l'inscription
il
estoit
porte
que
des
le
lundi
dix
et
huictieme
de
Iuillet,
l'an
de
grace
mil
cinq
cents
cinquante
et
deux,
le
premier
sermon
avoit
este
fait
a
Geneve,
et
les
autres
consecutivement
de
iour
en
iour
sans
interruption,
laquelle
mienne
bonne
volonte
i'espere
que
tous
gens
de
bien
prendront
en
bonne
part
et
a
gre.
Et
quant
a,
vous,
Monseigneur,
pour
le
sainct
zele
et
affection
que
vous
aves
tousiours
porte
et
declare
a
la
gloire
de
Dieu,
et
advencement
du
regne
de
Iesus
Christ,
et
la
faveur
et
honneur
que
recoivent
ordinairement
en
vostre
maison,
tous
ceux
qui
annoncent
purement
et
sincerement
l'Evangile,
et
comme
dit
Daniel,
introduisent
plusieurs
a
iustice,
ie
n'ai
fait
aucune
doute
Raddresser
et
conduire
en
vostre
maison
ces
pauvres
orphelins,
m'asseurant
qu'ils
y
recevront
traittement
si
bening
et
courtois,
qu'ils
n'ont
oncques
trouve
en
la
maison
de
leur
pere
tant
de
douceur,
faveur
et
liberalite,
car
il
leur
ha
este
par
trop
rude
et
severe,
les
aiant
detenus
par
l'espace
de
douze
ans
en
tenebres
et
prison,
au
grand
regret
et
desplaisir
de
tous
les
fideles:
ioinct
qu'eux-mesmes
m'en
ont
sollicite,
et
comme
importune
(si
importunite
peust
tomber
en
leur
bonne
grace,
modestie
et
honnestete)
desirans
fort
resider
et
habiter
en
vostre
maison,
ou
tout
ce
qu'ils
portent
de
sainctes
exhortations
et
remonstrances
de
leur
pere,
est
bien
receu,
pratique
et
mis
a
execution,
ou
tout
exemplaire
de
vertu,
honneur,
piete
et
sainctete,
reluist
comme
le
soleil
en
plein
midi.
Aussi
qu'ils
esperent
trouver
grace
et
faveur
devant
les
yeux
de
Madame,
et
de
Madamoiselle
de
Partenay,
pour
la
ferme
constante,
et
incomparable
affection
qu'elles
ont,
a
ce
que
le
nom
de
Dieu
soit
benist
et
magnifie,
et
pour
les
autres
dons
et
graces
excellentes,
dont
le
Seigneur
les
ha
douees
et
ornees
iusques
a
l'admiration
de
tous
ceux
qui
aiment
et
suivent
vertu,
piete,
et
sainctete.
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