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SERMON
VI
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S.
Paul,
quand
nous
aurons
bien
pese
tous
les
mots
dont
il
use.
Or
il
dit
qu'il
rend
graces
a
Dieu
sans
fin
et
sans
cesse
de
la
foy
qu'il
a
ouye
en
l'Eglise
d'Ephese,
et
de
leur
charite
envers
les
Saincts:
et
cependant
il
continue
a
prier
Dieu,
a
ce
qu'il
les
illumine
de
plus
en
plus,
et
qu'il
les
amene
a
la
perfection
a
laquelle
tous
fideles
doyvent
tendre
et
aspirer,
iusques
a
ce
que
Dieu
les
ait
retirez
de
ce
monde.
Or
en
ce
qu'il
dit
qu'il
ne
cesse
de
rendre
graces
a
Dieu,
nous
voyons
par
son
exemple
a
quoy
ies
fideles
se
doyvent
employer,
Car
de
faict
aussi
le
principal
sacrifice
que
Dieu
demande
et
approuve,
c'est
que
nous
luy
facions
hommage
de
tous
ses
biens,
et
que
nous
luy
rendions
la
louange
qu'il
merite.
Et
il
n'est
pas
question
que
cela
se
face
comme
par
courvee
ou
peu
souvent:
mais
comme
de
son
coste
Dieu
ne
cesse
de
nous
eslargir
des
biens
infinis,
il
faut
aussi
que
chacun
de
nous
s'efforce
a
le
benir
et
le
louer.
Oar
S.
Paul
parle
ici
sans
feintise:
et
quand
il
a
benit
Dieu
pour
les
Ephesiens,
c'a
este
aussi
pour
toutes
les
Eglises.
Quelle
ingratitude
donc
sera-ce
quand
un
homme
ne
pensera
point
a
tous
les
biens
qu'il
a
receus
de
la
main
de
Dieu?
Nous
sommes
tenus
et
obligez
chacun
de
nous
de
louer
Dieu
pour
nos
prochains,
quand
nous
orrons
parler
a
cent
lieues
loin,
que
Dieu
a
fait
prosperer
son
Eglise,
qu'il
a
eu
pitie
des
siens
:
quand
(bref)
nous
orrons
dire
quelque
chose
qui
nous
doit
esiouir,
il
faut
que
nos
bouches
soyent
ouvertes
pour
louer
Dieu.
Or
si
nous
sommes
tenus
a
cela
pour
les
benefices
que
nous
ne
voyons
point,
mais
que
nos
prochains
sentent,
encores
qu'ils
soyent
eslongnez
de
nous
par
longue
distance
de
pays,
que
sera-ce
quand
Dieu
nous
remplira
nostre
bouche
(comme
il
est
dit
au
Pseaume)
et
que
cependant
nous
ne
penserons
point
a
le
remercier?
Or
nous
avons
aussi
a
noter,
quo
si
nous
sommes
tenus
de
louer
Dieu
pour
le
boire
et
pour
le
manger,
et
pour
tout
ce
qui
appartient
a
ceste
vie
caduque,
que
sans
comparaison
il
nous
oblige
a
soy
quand
il
nous
appelle
a
l'heritage
celeste,
qu'il
nous
benit
et
enrichit
des
graces
spirituelles
qui
sont
pour
nous
mener
plus
loin
que
ce
monde.
Quand
donc
Dieu
use
d'une
telle
liberalite
envers
nous,
quelle
excuse
y
aura-il,
sinon
que
nous
ensuivions
l'exemple
qui
nous
est
ici
monstre
de
S.
Paul?
C'est
qu'en
toute
nostre
vie
nous
ayons
cest
exercice
continuel
de
benir
le
nom
de
Dieu.
Or
cependant
il
monstre
que
la
foy
et
la
charite
sont
vrais
dons
de
Dieu,
et
non
pas
comme
les
hommes
tousiours
imaginent,
par
un
orgueil
diabolique,
que
cela
procede
de
nous.
Or
nous
avons
desia
dit
que
S.
Paul
n'a
point
este
hypocrite,
rendant
graces
a
Dieu
pour
la
foy
et
pour
la
charite
des
Ephesiens.
Si
chacun
se
pouvoit
donner
la
foy,
et
qu'il
l'eust
de
son
propre
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