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INSTITUTION
CHRESTIENNE.
32
faire
que
nous
n'en
sentions
vrayement
la
douceur,
et
l'experimentans
en
nous-mesmes.
A
ceste
cause
l'Apostre
deduit
de
la
foy
confiance,
et
de
confiance
hardiesse:
en
disant
que
par
Christ
nous
avons
hardiesse
et
entree
en
confiance,
qui
est
par
la
foy
en
Iesus
Christ
(Ephes.
3,
12).
Par
lesquelles1)
parolles
il
denote
qu'il
n'y
a
point
de
droite
foy
en
l'homme,
sinon
quand
il
ose
franchement
d'un
coeur
asseure
se
presenter
devant
Dieu:
laquelle
hardiesse
ne
peut
estre
sinon
qu'il
y
ait
certaine
fiance
de
la
benevolence
de
Dieu.2)
Ce
qui
est
tellement
vray,
que
le
nom
de
Foy
est
souvent
pris
pour
Confiance,
16.3)
Icy
gist
le
principal
point
de
la
foy:
que
nous
ne
pensions
point
les
promesses
de
misericorde,
qui
nous
sont
offertes
du
Seigneur,
estre
seulement
vrayes
hors
de
nous,
et
non
pas
en
nous:
mais
plustost
qu'en
les
recevant
en
nostre
coeur,
nous
les
facions
nostres.
D'une
telle
reception
procede
la
confiance
que
sainct
Paul
appelle
en
autre
lieu,
Paix
(Rom.
5,
1):
sinon
que
quelcun
aimast
mieux
deduire
icelle
paix
de
confiance,
comme
une
chose
consequente.
Or
ceste
paix
est
une
seurete,4)
laquelle
donne
repos
et
liesse
a
la
conscience
devant
le
iugement
de
Dieu:
laquelle
conscience
sans
icelle
necessairement
est
troublee
merveilleusement,
et
a
peu
pres
deschiree,
si
ce
n'est
qu'en
oubliant
Dieu
et
soy-inesme,
elle
s'endorme
pour
un
peu
de
temps.
Ie
parle
bien
en
disant,
Pour
un
peu
de
temps:
car
elle
ne
iouist
point
longuement
de
ceste
miserable
oubliance,
qu'incontinent
elle
ne
soit
poincte
et
picquee
au
vif
du
iugement
de
Dieu,
dont
la
memoire
d'heure
en
heure
vient
au
devant.
En
somme,
il
n'y
a
nul
vrayement
fidele,
sinon
celuy
qui
estant
asseure
de
certaine
persuasion
que
Dieu
luy
est
Pere
propice
et
bien
veuillant,
attend
toutes
choses
de
sa
benignite:
sinon
celuy
qui
estant
appuye
sur
les
promesses
de
la
bonne
volonte
de
Dieu,
concoit
une
attente
indubitable
de
son
salut:
comme
l'Apostre
demonstre
par
ces
parolles,
Si
nous
tenons
iusqu'a
la
fin
la
fiance
et
le
glorifiement
de
nostre
esperance
(Hebr.
3,
14).
Car
en
disant
cela,
il
tesmoigne
que
nul
n'espere
droitement
en
Dieu,
sinon
qu'il
s'ose
hardiment
glorifier
d'estre
heritier
du
royaume
celeste.
Il
n'y
a,
dy-ie
derechef,
nul
fidele,
sinon
celuy
qui
estant
appuye
sur
l'asseurance
de
son
salut,
ose
insulter
sans
doute
au
diable
et
a
la
mort:
comme
l'Apostre5)
enseigne
1)
Par
lesquelles
.
.
.
.
de
Dieu,
addition
de
laredaction
de
1545.
2)
Le
latin
ajoute:
salutisque.
3)
1541
p.
192
s.;
1545
p.
217;
1551
s.
Ch.
V.
§.
9.
4)
1541:
securite.
5)
comme
l'Apostre
.
.
.
.
Romains,
le
texte
latin
porte:
quo
modo
ex
praeclaro
illo
Pauli
epiphonemate
docemur.
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