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SERMON
LXIV
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nos
prochains
seront
affligez,
et
qu'ils
demanderont
nostre
aide,
et
que
cependant
nous
serons
sourds,
que
nous
les
roietterons,
et
qui
pis
est,
qu'encores
les
tormenterons
nous:
il
faut
bien
que
nous
sentions
ceste
vengeance-la,
que
Dieu
nous
fera
crier,
voire
qu'il
nous
mettra
en
confusion
telle
que
nous
ne
saurons
que
devenir,
et
que
cependant
il
ne
nous
escoute
point.
Advisons
donc
(comme
i'ay
desia
touche)
que
pour
avoir
Dieu
propice,
nous
ayons
aussi
compassion
de
ceux
qui
endurent
quelque
mal,
voire
pour
leur
subvenir:
et
gardons-nous
de
toute
cruaute
et
excez,
afin
que
ce
qui
est
escrit
ne
s'accomplisse
point
sur
nous,
Qu'il
nous
soit
rendu
en
pareille
mesure
que
nous
aurons
fait
a.
nos
prochains.
Voila
en
somme
ce
que
nous
avons
a
noter
de
ce
passage.
Or
il
s'ensuit
puis
apres:
Aussi
maintenant
voici
mon
tesmoin
au
del,
et
celuy
qui
me
pleige
est
aux
lieux
tres-hauts.
Mes
amis
sont
rhetoriqueurs
contre
moy:
et
mes
yeux
distillent
larmes
envers
Dieu.
Ici
Iob
appelle
devant
Dieu,
comme
celuy
qui
est
seul
Iuge
suffisant,
pource
qu'il
estoit
condamne
a
tort
par
les
hommes.
Or
il
ne
doute
point
d'appeller
devant
Dieu,
sachant
bien
que
sa
cause
est
bonne.
Vray
est
(comme
desia
nous
avons
dit)
qu'il
la
deduit
mal:
mais
en
ce
faisant,
si
est-ce
qu'il
avoit
iuste
cause
de
maintenir
son
integrite.
Voila
donc
pourquoy
il
ne
craint
point
d'appeller
devant
Dieu,
pource
qu'il
voit
que
les
hommes
le
persecutent
iniustement.
Mais
regardons
quel
a
este
Iob,
afin
que
nouB
n'usions
point
d'une
telle
hardiesse
a
la
volee,
comme
la
plus
part
en
font.
Quand
il
est
question
d'appeller
Dieu
en
tesmoin,
ie
vous
prie,
qui
est-oe
qui
en
fait
difficulte,
ni
scrupule?
Le
monde
est
auiourd'huy
plein
de
pariures,
et
n'y
a
point
de
foy.
Et
d'ou
vient
cela?
C'est
d'autant
que
nous
n'avons
nulle
apprehension
du
iugement
de
Dieu,
nous
venons
heurter
contre
son
siege
ainsi
que
des
bestes
sauvages.
Car
qu'est-ce
qu'un
pariure?
C'est
un
despitement
de
Dieu,
comme
s'il
n'avoit
puissance
ni
authorite
pour
nous
punir:
nous
ne
pouvons
pas
nier
qu'ainsi
ne
soit,
quand
nous
appellons
Dieu
pour
nostre
tesmoin,
et
pour
nostre
iuge.
Celuy
donc
qui
iure
faussement,
celuy-la
se
mocque
pleinement
de
la
maieste
de
Dieu:
et
si
voit
on
neantmoins
que
les
hommes
ne
s'en
soucient
pas
beaucoup.
En
cela
donc
on
appercoit
que
nous
portons
peu
de
reverence
a
la
maieste
de
Dieu.
Et
d'autant
plus
devons-
nous
bien
observer
ce
que
i'ay
dit,
c'est
assavoir,
qu'il
ne
nous
faut
point
estre
trop
hardis
quand
nous
faisons
une
protestation
devant
Dieu,
et
que
nous
l'appellons
en
tesmoin
:
mais
que
nous
venions
la
comme
estans
prests
de
rendre
conte
devant
luy.
Et
Iob
s'y
est
bien
ainsi
adiourne:
comme
nous
avons
desia
veu
cy
devant,
et
que
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