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SERMON
CXXVII.
32
bien
y
avoir
autre
espace.
En
somme
nous
voyons
maintenant
que
nostre
Seigneur
a
voulu
que
la
terre
fust
tellement
semee,
que
les
victuailles
qui
estoyent
vendues
en
son
peuple
fussent
simples,
et
en
leurs
especes:
et
la
dessus
ii
a
comprins
(comme
nous
avons
desia
touche)
qu'on
ne
desguisast
rien,
et
qu'on
observast
l'ordre
de
nature.
Or
si
le
bled
est
falsifie
au
grenier,
c'est
bien
autant
ou
plus,
que
s'il
y
avoit
des
semences
meslees
au
champ.
Quand
donc
ce
qui
doit
servir
a
la
nourriture
des
hommes
est
ainsi
abastardi,
il
n'y
a
plus
nulle
loyaute:
et
cependant
on
voit
que
les
hommes
sont
subtils
a
cela,
et
que
tousiours
ils
auront
des
facons
nouvelles:
voire
les
uns
pour
leur
profit,
les
autres
pour
autre
regard:
ou
pour
complaire
a
quelques
curiositez.
Il
vaudroit
tousiours
mieux
retenir
Tordre
que
nostre
Seigneur
a
institue:
car
c'est
la
reigle
qu'on
doit
suyvre:
et
quand
il
n'y
auroit
point
mauvaise
consequence,
encores
devonsnous
tousiours
nous
tenir
la:
puis
que
Dieu
nous
a
baille
ceste
reigle,
qu'il
y
ait
simplicite
entre
nous,
qu'on
la
suyve.
Mais
nous
voyons
encores
que
tous
les
meslinges
qui
se
font,
proviennent
de
quelque
astuce
ou
finesse,
ou
de
quelque
curiosite
et
ambition:
et
puis
ils
tendent
a
un
profit
mauvais,
c'est
a
dire,
quand
on
ne
regarde
point
au
dommage
d'autruy,
et
qu'un
chacun
pensera
trop
a
soy,
pour
dire:
O
ceci
me
viendra
bien
a
propos,
i'en
auray
meilleure
desfaite,
et
on
ne
s'advisera
point
de
la
chose:
ou
bien,
encores
cela
passera
parmi
d'autre
marchandise,
et
elle
n'en
sera
pas
moins
estimee:
or
cependant
ie
trouve
a
mon
conte
qu'il
m'en
reviendra
tel
profit.
Quand
nous
voyons
donc
que
les
meslinges
procedent
d'une
mauvaise
source,
et
qu'ils
tendent
a
un
mauvais
but,
ne
sont-ils
point
a
condamner
au
double?
Il
est
certain.
Or
cependant
retenons
(comme
i'ay
desia
dit)
que
quand
Dieu
n'a
point
voulu
que
les
semences
fussent
meslees
parmi
les
champs,
qu'il
a
aussi
bien
defendu
toutes
autres
mixtions
qui
se
font
par
malice.
Si
le
vin
est
brouille
au
tonneau,
n'est-ee
pas
aussi
mal
fait
et
plus,
que
si
on
faisoit
quelque
meslinge
par
les
vignes?
Et
ainsi
qu'on
regarde
a
l'intention
de
Dieu,
et
qu'on
se
contienne
en
simplicite,
et
qu'en
somme
l'ordre
de
nature
soit
observe.
Or
il
adiouste:
Qu?on
ne
laiiourera
point
la
terre
avec
un
boeuf
et
un
asne.
Ici
il
y
peut
avoir
double
regard:
c'est
que
les
bestes,
quand
elles
ne
sont
point
accoupplees
ensemble,
sont
plus
molestees
beaucoup
du
travail:
et
puis
le
labeur
de
terre
n'est
point
si
loyaument
fait:
et
il
est
impossible.
Or
il
est
ici
notamment
parle
des
asnes:
pource
qu'ils
les
ont
autres
en
ce
pais-la
qu'ici:
car
ce
sont
asnes
de
charge,
qui
peuvent
porter
comme
mulets,
qui
sont
forts
et
robustes
quatre
fois
autant
que
ceux
de
ces
pais.
Et
pour-
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