26:31
31
SERMON
XIII.
32
nous
voyons
(comme
i'ay
desia
touche)
que
ceste
doctrine
a
este
escrite
pour
nostre
usage
et
instruction
:
qu'il
nous
faut
tousiours
retenir
la
similitude
qui
est
entre
nous
et
le
peuple
ancien.
Et
pourtant
qu'un
chacun
en
premier
lieu
n'appette
point
de
rien
posseder,
sinon
ce
qu'il
recoit
de
la
main
de
Dieu:
comme
nous
luy
demandons
tous
les
iours
nostre
pain
ordinaire.
Que
donc
nous
n'attendons
point
de
nous
enrichir
par
moyens
illicites,
par
fraude,
par
violence,
que
nous
ne
pratiquions
point
par
mauvaises
astuces
ceci
ou
cela:
mais
qu'un
chacun
suyve
son
train
en
simplicite,
que
nous
entreprenans
seulement
ce
que
Dieu
nous
permet,
et
que
nous
apprenions
de
reigler
nostre
vie
selon
sa
parolle,
attendans
la
benediction
qu'il
luy
plaira
de
nous
donner.
Et
que
ceux
qui
ont
du
bien,
soyent
tousiours
prests
d'en
estre
despouillez
quand
il
luy
plaira:
et
que
ceux
qui
n'ont
pas
ce
qui
seroit
a
souhaitter,
qu'ils
portent
leur
povrete
en
patience.
Voila
ce
que
nous
avons
a
retenir
en
premier
lieu.
Secondement,
quand
il
est
question
d'entreprendre,
que
nous
soyons
hardis
de
faire
ce
que
Dieu
nous
commande:
sur
tout
quand
nous
avons
sa
promesse,
comme
il
en
est
ici
parle.
Voila
qui
discerne
(comme
desia
nous
avons
dit
par
ci
devant)
entre
la
vraye
prudence
des
fidelles,
et
la
temerite
de
ceux
qui
font
des
chevaux
eschappez,
et
s'esgarent.
Car
les
fidelles
attendent
que
Dieu
les
certifie,
que
l'issue
de
ce
qu'ils
entreprennent
sera
bonne:
et
quand
ils
ont
sa
promesse,
ils
marchent,
et
n'entreprennent
rien
qui
soit
au
contraire.
Les
incredules
concoyvent,
et
quand
ils
ont
fait
leurs
discours,
sans
s'enquester
quelle
est
la
volonte
de
Dieu,
ils
concluent
qu'il
faut
faire
ce
que
bon
leur
semble:
et
la
dessus
rien
ne
leur
est
difficile.
En
cela
il
n'y
ha
qu'une
presomption
qui
est
pour
les
ruiner.
Or
le
vray
fondement,
c'est
que
nous
ayons
la
promesse
de
Dieu,
et
qu'estans
appuyez
sur
icelle,
nous
facions
ce
qu'il
nous
commande.
Que
si
nous
avons
un
tel
regard,
nous
suyvrons
le
contraire
de
ce
que
i'ay
dit.
Car
au
lieu
que
nous
sommes
tant
timides
en
bonnes
querelles
et
que
Dieu
approuve,
pour
lesquelles
il
nous
faudroit
efforcer:
nous
aurons
une
constance
invincible,
qu'un
chacun
regardera
quel
est
son
devoir.
Voici
mon
Dieu
qui
me
commande
d'ainsi
faire:
or
il
est
vray
que
i'auray
des
assauts,
et
des
fascheries
beaucoup,
ie
me
pourray
trouver
empesche
du
coste
des
hommes:
mais
c'est
assez
que
Dieu
soit
mon
garent:
puis
qu'il
ordonne
que
ie
le
face
ainsi,
il
n'est
point
question
de
douter.
Et
puis
nous
avons
la
promesse,
comme
iamais
Dieu
ne
nous
dira:
Faites,
qu'il
ne
declare
qu'il
sera
avec
nous.
Or
quand
nous
savons
qu'il
est
pour
nous
maintenir
en
despit
de
tous
les
meschans,
et
de
tous
ceux
qui
sont
irritez:
quand
nous
aurons
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