34:3
3
SERMON
LXII
Icy
Eliphas
passe
plus
outre,
c'est,
que
les
meschans
ne
concoivent
que
travail,
et
qu'ils
n'enfantent
que
mal
pour
eux,
que
leur
ventre
nourrist
fraude,
c'est
a
dire,
de
vaines
esperances
et
frustratoires,
esquelles
ils
seront
trompez
en
la
fin.
Et
c'est
aussi
la
menace
que
Dieu
fait
au
33.
du
Prophete
Isaie
(v.
ll),
contre
les
contempteurs
qui
n'avoyent
tenu
conte
de
sa
parole,
mesmes
s'en
estoyent
endurcis:
Voici
vous
concevez
(dit-il)
de
la
paille,
et
enfantez
des
ordures.
Comme
s'il
disoit,
Vous
estes
la
obstinez
contre
ma
parole,
d'autant
que
vous
ne
pouvez
pas
cognoistre
le
mal
que
vous
avez
commis,
et
combien
vous
avez
provoque
mon
ire
contre
vous:
tant
y
a
que
vous
avez
beau
vous
flatter
:
car
avec
toutes
vos
flateries
vous
cognoistrez
que
vous
n'avez
conceu
que
paille
et
chaume,
et
que
le
tout
s'en
ira
au
vent:
et
cognoistrez
que
toutes
vos
flateries
ne
vous
auront
rien
profite.
Maintenant
donc
nous
voyons
en
somme
quelle
est
l'intention
d'Eliphas:
c'est
a
savoir,
que
les
meschans
pourront
bien
estre
pour
un
temps
la
a
leur
aise,
et
que
Dieu
ne
les
pressera
pas
si
fort
qu'ils
ne
se
nourrissent
en
quelque
attente.
Mais
quoi?
Si
est-ce
que
Dieu
(maugre
qu'ils
en
ayent)
les
pressera,
qu'il
faudra
qu'ils
ayent
un
ver
qui
les
rongera
la
dedans,
qu'ils
auront
leurs
consciences
qui
les
soliciteront
tousiours,
qu'ils
auront
des
remors
et
des
pointes
qui
les
tormenteront
en
secret:
voire
et
que
Dieu
leur
envoyera
en
la
fin
des
angoisses
si
fortes
et
si
excessives,
qu'il
faudra
qu'au
dehors
ils
enfantent
ce
qu'ils
avoyent
nourri.
Et
pourquoi?
Oar
leur
ventre
n'a
conceu
que
fraude:
c'est
a
dire,
combien
qu'ils
n'ayent
point
senti
leurs
maux
du
premier
coup,
si
est-ce
qu'ils
ne
font
que
se
ruiner
quand
ils
n'ont
point
eu
Dieu
propice.
Ils
se
promettront
ceci
et
cela:
mais
tant
y
a
qu'en
tout
leur
cas
il
n'y
aura
que
tromperie.
Or
venons
maintenant
a
la
response
de
Iob.
Il
leur
dit
en
premier
lieu
qu'il
a
ouy
souvent
choses
semblables,
et
pourtant
qu'ils
sont
consolateurs
fascheux,
voire
s'adressans
ainsi
a
Iob
avec
telles
paroles,
et
si
ennuyeuses.
En
disant
qu'il
a
ouy
souvent
choses
semblables,
il
signifie
qu'il
ne
lui
falloit
point
apporter
des
remedes
vulgaires
et
communs,
d'autant
que
son
mal
estoit
si
grand
et
si
extreme,
qu'il
falloit
bien
apporter
quelque
consolation
amiable,
et
qui
lui
peust
servir:
et
non
point
lui
tenir
de
ces
propos
la,
comme
on
feroit
par
maniere
d'acquit
a
un
qui
seroit
afflige,
et
non
point
outre
mesure.
Nous
voyons
donc
a
quoi
Iob
pretend,
en
disant
qu'il
a
ouy
souvent
de
tels
propos.
Or
il
est
vrai
quand
on
nous
apportera
quelque
consolation,
qui
nous
aura
este
cognue
auparavant,
que
nous
ne
la
devons
pas
mespriser.
Et
pourquoi?
Si
auiourd'hui
nous
sommes
enseignez
de
la
bonte
|