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SERMON
IV
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ex
cl
ure
et
aneantir
toute
opinion
que
les
hommes
pourroyent
concevoir
en
leur
teste
touchant
leur
dignite
propre.
Car
le
bon
plaisir
de
Dieu
ne
peut
avoir
lieu,
sinon
que
les
hommes
soyent
forclos
de
tous
merites,
et
qu'ils
viennent
la
pleinement
vuides.
Gar
si
tost
que
nous
presumons
d'apporter
ie
ne
scay
quoy
a
Dieu,
il
est
certain
que
c'est
nous
eslever
pour
obscurcir
sa
grace,
tellement
qu'elle
n'ait
plus
son
lustre
et
sa
preeminence
comme
elle
doit.
A
fin
donc
que
les
hommes
se
deportent
de
toute
vaine
confiance,
S.
Faul
nous
ramene
encores
au
bon
plaisir
de
Dieu:
comme
s'il
disoit
qu'il
n'y
a
eu
que
sa
bonte
gratuite
et
liberale,
quand
l'Evangile
s'est
publie
au
monde.
Or
cependant,
pour
reprimer
toute
l'audace
des
hommes,
il
adiouste,
Que
i)ieu
avoit
ordonne
auparavant
en
soy-mesme
ce
decret-la
de
sa
volonte,
et
ce
conseil
haut
et
incomprehensible.
Car
qui
est
cause
que
plusieurs
se
donnent
si
grande
licence
de
faire
des
questions
et
disputes,
et
de
plaider
a
l'encontre
de
Dieu,
sinon
d'autant
qu'il
semble
qu'ils
traittent
des
choses
qui
leur
doyvent
estre
toutes
patentes
et
notoires?
Ainsi
donc,
S.
Paul,
voyant
que
nous
avons
une
si
folle
temerite,
et
que
nous
sommes
par
trop
hardis
de
nous
enquerir
du
conseil
de
Dieu,
dit
que
ce
sont
lettres
closes,
et
que
Dieu
a
eu
son
conseil
en
soy,
et
qu'il
n'est
point
licite
aux
creatures
de
s'eslever
si
haut,
et
que
quand
elles
le
font,
c'est
pour
se
ruiner
et
pour
se
rompre
le
col.
Vray
est
que
nous
pouvons
bien
appliquer
toute
nostre
estude
a
scavoir
la
volonte
de
Dieu:
ouy
bien
en
tant
qu'il
la
nous
revele:
car
la
parole
de
Dieu
est
nostre
clairte.
Mais
quand
Dieu
cesse
de
parler,
il
veut
que
nous
soyons
retenus
en
bride
et
comme
captifs,
pour
ne
point
nous
esgarer
plus
outre.
Car
ce
sera
tousiours
entrer
en
un
labirinthe,
voire
au
profond
d'enfer,
quand
nous
voudrons
scavoir
plus
qu'il
ne
nous
est
permis,
c'est
a
dire,
plus
que
nous
ne
devons,
et
qu'il
ne
nous
communique
par
sa
parole.
Notons
bien
donc
ce
que
S.
Paul
a
voulu
dire
en
ce
passage:
c'est
que
quand
Dieu
retient
son
conseil
a
soy,
qu'il
faut
que
nous
baissions
la
teste,
et
que
nous
soyons
ignorans
de
nostre
bon
gre.
Car
c'est
une
sagesse
maudite
et
qui
est
pour
nous
mettre
au
gouffre
d'enfer,
quand
nous
prenons
ceste
licence
de
plus
scavoir
que
Dieu
ne
nous
a
enseigne.
Et
a
l'opposite,
nous
sommes
en
nostre
ignorance
plus
sages
que
tous
les
sages
du
monde,
quand
nous
n'appetons
point
de
rien
scavoir,
sinon
d'autant
que
la
parole
de
Dieu
nous
conduit
et
nous
gouverne.
Vray
est
qu'en
Dieu
il
n'y
a
qu'une
seule
volonte
et
simple:
mais
il
nous
la
declare
selon
nostre
mesure,
et
en
tant
qu'il
nous
est
expedient
et
utile:
comme
nous
avons
veu
de
la
remission
de
nos
pechez,
c'est
un
article
duquel
nous
ne
pouvons
pas
nous
passer:
et
c'est
pour
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