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29
LIVRE
III.
CHAPITRE
n.
30
toutes
les
parties
de
la
definition
que
sen
ay
donnee.
1)
Quand
nous
l'appellons
Cognoissance,
nous
n'entendons
pas
une
apprehension
telle
qu'ont
les
hommes
des
choses
qui
sont
submises
a
leur
sens:
car
elle
surmonte
tellement
tout
sens
humain,
qu'il
faut
que
l'esprit
monte
pardessus
soy,
pour
atteindre
a
icelle.
Et
mesme
y
estant
parvenu,
il
ne
comprend
pas
ce
qu'il
entend:
mais
ayant
pour
certain
et
tout
persuade
ce
qu'il
ne
peut
comprendre,
il
entend
plus
par
la
certitude
de
ceste
persuasion,
que
s'il
comprenoit
quelque
chose
humaine
selon
sa
capacite.
Pourtant
sainct
Paul
parle
tresbien,
disant
qu'il
nous
faut
comprendre
quelle
est
la
longueur,
largeur,
profondito
et
hautesse
de
cognoistre
la
dilection
de
Christ,
laquelle
surmonte
toute
cognoissance
(Ephes.
3;
18.
19).
Car
il
a
voulu
ensemble
signifier
l'un
et
l'autre:
c'est
assavoir,
que
ce
que
nostre
entendement
comprend
de
Dieu
par
foy,
est
totalement
infiny:
et
que
ceste
maniere
de
cognoistre
outrepasse
toute
intelligence.
Neantmoins
pource
que
nostre
Seigneur
a
manifeste
a
ses
serviteurs
le
secret
de
sa
volonte,
qui
estoit
cache
a
tous
siecles
et
generations,
que
pour
ceste
cause
la
foy
est
iustement
nommee
Cognoissance2)
(Col.
1,
20;
2,
2).
Sainct
Iean
aussi
l'appelle
Science,
quand
il
dit
que
les
fideles
savent
qu'ils
sont
enfans
de
Dieu
(1
Iean
3,
2).
Et
de
fait,
ils
le
savent
pour
certain:
mais
estans
confermez
en
persuasion
de
la
verite
de
Dieu,
plus
qu'enseignez
par
demonstrance
ou
argument
humain.
Ce
que
signifient
aussi
les
parolles
de
sainct
Paul
:
c'est
qti'habitans
en
ce
corps
nous
sommes
comme
en
pelerinage
loin
de
Dieu:
pource
que
nous
cheminons
par
foy
et
non
par
regard
(2
Cor.
5,
G.
7).
En
quoy
il
demonstre
que
les
choses
que
nous
entendons
par
foy,
nous
sont
absentes,
et
cachees
a
nostre
veue.
Dont8)
nous
concluons
que
l'intelligence
de
la
foy
consiste
plus
en
certitude
qu'en
apprehension.
15.
4)
Nous
adioustons
que
ceste
cognoissance
est
certaine
et
ferme,
afin
d'exprimer
combien
la
constance
6)
en
est
solide.
Car
comme
la
foy
ne
se
contente
point
d'une
opinion
douteuse
et
volage,
aussi
ne
fait-elle
d'une
cogitation
obscure
et
per-
--------------------
V.
§.
7:
La
premiere
phrase
seulement
est
changee.
L'ancienne
redaction
etait
plus
conforme
au
texte
Iat
m:
Poursuyvons
maintenant
d'ordre
un
chascun
mot,
lesquelz
apres
avoir
diligemment
espluchez,
il
ne
restera
plus,
comme
ie
pense,
aucune
difficulte.
1)
Le
latin
ajoute
ici:
quibus
diligenter
excussis,
nihil
(ut
opinor)
dubium
restabit.
2)
nommee
Cognoissance,
le
texte
latin
est
plus
exact:
optima
ratione
fides
subinde
in
scripturis
agnitio
vocatur.
3)
Toutes
les
ed.
anterieures
a
1560
ont
par
erreur
:
donc.
Le
latin
a:
Unde
statuimus.
4)
1541
p.
192;
1545
p.
216;
1551
s.
Ch.
V.
§.
8.
5)
la
constance,
le
latin
a:
persuasionis
constantia.
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