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29
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXII.
30
bauchez,
qu'au
lieu
de
se
dedier
au
service
de
Dieu,
il
n'y
ait
sinon
dissolutions
et
scandales:
qu'en
peut-il
advenir,
sinon
ce
qui
est
dit
en
ce
passage,
c'est
assavoir
que
sa
maison
sera
souillee?
Et
ainsi
notons,
que
nostre
Seigneur
en
ce
passage,
apres
avoir
declaire
que
tous
ceux
qui
n'ont
pas
le
soin
de
conserver
la
vie
d'un
chacun,
sont
reputez
comme
meurtriers
devant
luy:
il
adiouste
aussi
bien,
qu'un
chacun
provoye
tellement
a
sa
famille,
que
la
il
ne
se
commette
nul
scandale,
et
que
les
povres
ames
ne
soyent
point
ruinees:
que
les
petis
enfans
par
instruction
mauvaise
ne
soyent
point
depravez
et
corrompus,
et
que
les
serviteurs
et
domestiques
ne
voyent
la.
rien
qui
les
peust
gaster:
mais
que
les
maistres
et
maistresses
s'emplovent
a
ce
que
Dieu
soit
honore
et
servi,
afin
que
leurs
maisons
ne
soyent
point
pollues
et
infectees
des
pollutions
communes
du
monde:
mais
que
nous
monstrions
que
Dieu
y
regne,
tellement
que
ses
benedictions
y
sont
estendues
en
tout
et
par
tout,
et
selon
le
corps
et
selon
l'ame.
LE
TROISIESME
SERMON
SUR
LE
CHAP.
XXII.
V.
9.12.
DU
MERCREDI
8E
DE
IANVIER
1556.
Il
n'y
a
nulle
doute,
que
Dieu
en
defendant
aux
Iuifs
de
semer
diverses
semences
en
leurs
vignes,
de
se
vestir
de
robes
tissues
de
diverses
matieres,
de
labourer
la
terre
avec
un
boeuf
et
un
asne,
n'ait
regarde
a
mettre
une
bride
a
tant
d'inventions
que
les
hommes
se
forgent,
pour
desguiser
la
droite
simplicite
que
nous
devons
tenir,
et
que
nature
aussi
nous
enseigne:
car
c'est
une
merveilleuse
boutique
que
l'esprit
de
l'homme,
pour
trouver
ceci
et
cela,
et
n'y
a
iamais
fin
ni
mesure,
comme
on
le
voit
par
experience.
Or
cependant
les
superfluitez
croissent.
Car
voila
a
quoy
les
hommes
s'adonnent,
c'est
assavoir
a
leurs
voluptez
et
delices,
a
leurs
pompes
et
bravetez,
et
a
ie
ne
say
quelle
mignardise:
tellement
qu'on
ne
sait
plus
que
c'est
de
vivre
selon
l'ordre
commun,
et
selon
l'usage
duquel
on
se
devroit
contenter,
si
on
eust
eu
quelque
sobriete
en
soy.
Nous
voyons
(di-ie)
comme
les
hommes
laschent
la
bride
a
leurs
appettis,
et
se
donnent
une
telle
licence,
que
tout
est
mesle
en
nature.
Or
nostre
Seigneur
voulant
tenir
son
peuple
en
quelque
modestie,
a
parle
ici
grossierement,
et
sous
quelques
especes
a
voulu
monstrer
qu'il
approuve
la
simplicite,
en
sorte
qu'il
n'y
ait
point
tous
les
iours
quelque
nouveaute:
et
que
les
hommes,
encores
que
leurs
appettis
fretil-
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