26:29 29 SUR LE DEUTER. CHAP. IL 30 dant recevons les instruction^ que Dieu nous donnera, et apprenons de les bien retenir, et ne les mettre iamais en oubli, comme son intention est de nous en refreschir souvent la memoire, iusques a ce que nous en soyons bien persuadez. Voila donc comme nous avons a pratiquer ceste doctrine du temps qui est ici assigne par Moyse, quand Dieu a fait pourmener son peuple par l'espace de trente huict ans, et puis qu'il y a eu deux ans adioustez iusques a ce que les quarante ans fussent accomplis. LE TROIZIEME SERMON SUR LE CHAP. II. V. 24.29. DU MERCREDI IR De MAY 1555. Ici Moyse conferme encores mieux ce que nous avons traitte par ci devant: c'est assavoir, que les hommes ne se doyvent point addonner a des folles entreprises, comme chacun y sera induit par sa cupidite: mais il nous faut regarder ce qui nous est licite. Or il n'y ha autre examen, sinon d'escouter ce que Dieu nous commande, et nous promet: car sa volonte nous doit estre une reigle certaine. Quiconque s'ingere a faire ce que bon luy semble, encores qu'il approuve son faict aux hommes, qu'il ait beaucoup de belles couleurs: tant y a que devant Dieu il sera tousiours condamne. Ainsi retenons, que pour cheminer comme il appartient, il nous faut avoir ceste sobriete et modestie, d'obeir a Dieu, et de ne point attenter plus que sa parolle ne porte. Il est vray qu'ici il est parle des guerres par especial: mais il nous faut appliquer ceste doctrine a nostre usage commun. Car comme Dieu a choisi le peuple d'Israel pour le mettre comme un miroir de son Eglise: aussi faut-il que nous rapportions a nous ce qui en est escrit. Car la perfection des choses qui sont ici contenues, nous appartient, comme S. Paul le monstre. Or si cela estoit bien observe, nous n'aurions point en nostre vie une telle confusion : comme nous le voyons. Car chacun appete, et puis selon son appetit, on se iette sur ses entreprinses: et n'est point question de nous enquerir de ce que Dieu nous commande: mais nos affections nous transportent et nous enflamment tellement, qu'un chacun court apres son obiect. Et ainsi nous ne faisons que tracasser en toute nostre vie. Or ici il nous est monstre que les hommes ne doivent point estendre la main pour usurper rien qui soit, sinon ce qui leur est donne de Dieu. Quand il dit: Marchez, ce n'est pas a l'aventure, mais la promesse et adioustee quant et quant: Voici le Seigneur a