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287
SERMONS
288
DEUXIEME
SERMON.
GALATES.
Chap.
I
v.
3.5.
Il
n'y
a
celuy
qui
ne
desire
son
bien,
et
de
nature
nous
sommes
enclins
a
cela.
Mais
cependant
nous
sommes
tres
mal
avisez,
ne
cognoissans
point
quelle
est
la
source
dont
tout
bien
procede:
et
mesmes
quelle
est
la
vraye
cause
de
nostre
felicite,
c'est
a
scavoir,
que
Dieu
nous
aime,
et
que
nous
soyons
asseurez
qu'il
nous
tient
pour
ses
enfans:
car
sans
cela
toute
la
prosperite
du
monde
n'est
rien:
qui
plus
est,
tousiours
nous
sera
tournee
en
mal,
d'autant
que
iusqu'a
ce
que
Dieu
nous
recoive
en
grace
nous
sommes
tous
maudits,
et
les
biens
que
nous
recevons
de
sa
main
nous
seront
bien
cher
contez:
car
ils
ne
nous
appartieneut
pas
iusqu'a
ce
que
nous
soyons
de
la
compagnie
de
ses
enfans.
Ainsi
nous
devons
surtout
cercher
d'estre
en
la
grace
de
nostre
Dieu,
et
avoir
ceste
certitude
en
nous,
qu'il
nous
recoit
comme
de
sa
maison
et
de
son
Eglise.
Et
voila
pourquoy
il
est
dit
au
Pseaume,
apres
que
le
Prophete
a
redargue
les
appetis
du
monde,
que
l'un
desire
abondance
de
vin,
l'autre
abondance
de
ble,
que
chacun
regarde
a
son
aise,
qu'il
n'y
a
rien
meilleur
ne
plus
desirable
sinon
que
Dieu
nous
monstre
la
clairte
de
son
visage:
c'est
a
dire
que
nous
apprehendons
sa
faveur,
ne
doutans
point
(comme
desia
nous
avons
declare)
qu'il
ne
nous
veuille
advouer
pour
ses
enfans.
Et
voila
aussi
pourquoy
au
Pse.
106
le
Prophete
desire
sur
toutes
choses
que
Dieu
se
souviene
de
luy
au
bon
plaisir
de
son
peuple.
Il
scavoit
bien
qu'il
avoit
faute
de
beaucoup
de
choses:
mais
il
quitte
tout
le
reste,
d'autant
que
son
affection
le
porte
la
et
le
ravit,
c'est
que
Dieu
le
comprend
au
nombre
de
ses
eleus:
mais
si
est-ce
que
toute
la
lignee
d'Adam
est
comme
retranchee
de
luy
iusques
a
ce
que
nous
soyons
reunis
par
Iesus
Christ.
Ii
y
a
donc
une
amour
de
Dieu
envers
tous
hommes
d'autant
qu'il
les
a
creez
a
son
image,
d'autant
qu'il
fait
luire
son
soleil
sur
tous,
et
qu'il
les
nourrit,
et
a
le
soin
de
leur
vie.
Mais
tout
cela
n'est
rien
au
pris
de
ceste
bonte
speciale
qu'il
reserve
a
ses
eleus,
et
a
ceux
qui
sont
de
son
troupeau:
non
pas
pour
dignite
qu'il
trouve
en
eux,
mais
d'autant
qu'il
luy
plaist
les
accepter
pour
siens.
Voila
pourquoy
S.
Paul
en
toutes
ses
Epistres
nous
ramene
a
la
grace
de
Dieu,
et
a
ceste
amour
qu'il
porte
a
ses
fideles,
disant,
grace
et
paix
vous
soit.
Sous
ce
mot
de
paix
(comme
nous
avons
veu
ci-devant)
ii
comprend
toute
prosperite,
comme
s'il
requeroit
a
Dieu
qu'il
nous
pourvoye
de
tout
ce
qu'il
scait
nous
estre
expedient,
qu'il
desploye
ses
richesses
sur
nous,
et
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