51:285
285
SUR
L'EPITRE
AUX
EPHESIENS.
286
mede
qui
nous
est
ici
monstre
par
sainct
Paul,
c'est
que
nos
pechez
nous
soyent
pardonnez.
Par
cela
nous
voyons
que
nul
ne
peut
estre
aime
de
Dieu,
pource
qu'il
en
soit
digne.
Car
en
quoy
gist
l'amour
que
Dieu
nous
porte?
Nous
avons
desia
declaire
qu'il
faut
qu'il
iette
la
veue
sur
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
et
qu'il
n'ait
point
esgard
a
nous:
mais
cependant
ceci
est
encores
plus
expres,
que
lors
nous
sommes
agreables
a
Dieu,
quand
il
nous
quitte
nos
debtes,
et
qu'il
nous
adopte,
combien
que
nous
soyons
coulpables
de
mort
devant
luy.
Voila
donc
la
science
de
nostre
salut,
comme
il
en
est
parle
au
Cantique
de
Zacharie:
c'est
que
Dieu
nous
fait
merci,
et
qu'il
nous
pardonne
nos
fautes,
par
lesquelles
nous
luy
sommes
ennemis.
Mais
pensons
aussi
que
nos
pechez
nous
sont
tellement
remis
par
la
bonte
gratuite
de
Dieu,
que
cela
ne
se
fait
pas
sans
ceste
rancon
qui
a
este
payee
par
nostre
Seigneur
Iesus
Christ:
non
pas
ni
d'or
ni
d'argent
(comme
dit
S.
Pierre
en
sa
Canonique
premiere),
mais
il
a
falu
que
luy,
qui
estoit
l'agneau
sans
macule,
se
soit
expose
en
cest
office.
Toutesfois
et
quantes
donc
que
nous
cercherons
d'avoir
Dieu
favorable
et
propice,
dressons
tous
nos
sens
a
la
mort
et
passion
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
a
fin
que
la
nous
prenions
dequoy
appaiser
l'ire
de
Dieu.E
t
au
reste,
puis
que
nos
pechez
sont
effacez
par
un
tel
payement
et
satisfaction,
cognoissons
que
nous
ne
pouvons
rien
apporter
du
nostre,
pour
dire
que
nous
soyons
reconciliez
a
Dieu.
Et
en
cela
voit-on
comme
le
diable
par
ses
astuces
a
retranche
toute
esperance
de
salut
au
monde,
quand
il
a
fait
a
croire
qu'il
faloit
que
chacun
se
rachetast,
et
qu'on
appointast
avec
Dieu.
Et
voila
ce
qu'on
appelle
les
bonnes
oeuvres,
les
merites
et
les
vertus,
en
la
Papaute.
Car
ou
tendent
tant
d'inventions
qu'ils
ont
forgees?
Porquoy
est-ce
qu'il
se
tormentent
en
tant
de
sortes,
qu'un
homme
de
nuict
et
de
iour
ne
cessera,
mais
fera
beaucoup
de
circuits
et
discours
?
Le
tout
revient
a
ce
but,
qu'il
faut
appaiser
Dieu.
Ainsi
toutes
les
bonnes
oeuvres
qu'on
estime
en
la
Papaute,
ne
sont
que
moyens
pour
satisfaire
a
cause
des
pechez.
Or
c'est
aneantir
ceste
rancon
de
laquelle
parle
ici
sainct
Paul.
Car
il
y
a
comme
un
lien
inseparable
entre
ces
deux
choses,
c'est
a
scavoir,
que
Dieu
iette
nos
pechez
hors
de
sa
memoire,
et
qu'ils
les
met
comme
au
profond
de
la
mer:
et
au
reste,
qu'il
recoit
le
payement
qui
luy
a
este
offert
en
la
person
ne
de
son
Fils
unique.
Nous
ne
pouvons
donc
obtenir
l'un
sans
l'autre.
Et
ainsi,
pour
avoir
Dieu
propice,
cognoissons
que
nous
luy
sommes
ennemis,
iusques
a
ce
que
par
sa
pure
liberalite
il
nous
pardonne
toutes
nos
debtes.
Et
cependant,
cognoissons
qu'il
faut
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
se
constitue
la
au
milieu
:
car
le
sacrifice
|