46:28
est
obscurcie
d'autant,
et
venons
tousiours
comme
la
teste
levee,
voire
les
cornes.
Car
nous
sommes
comme
bestes
sauvages
iusques
a
ce
que
Dieu
nous
ait
mattez
par
force.
Ainsi
donc
il
faut
que
nous
soyons
touchez
de
crainte
pour
nous
esiouir
en
nostre
Dieu,
tellement
que
nous
soyons
confus
en
nous-mesmes,
cognoissans
quels
nous
sommes:
et
alors
nous
viendrons
a
luy.
Et
ceste
severite
de
laquelle
il
use
pour
parler
a
nous,
sera
en
la
fin
toute
pleine
de
ioye:
et
ne
dirons
pas
avec
sainct
Pierre,
Seigneur,
retire
toy
de
moy:
car
ie
suis
un
povre
pecheur:
mais
cognoissans
qu'il
n'y
a
en
nous
que
povrete
et
misere,
qu'il
n'y
a
que
peche,
tant
plus
serons-nous
incitez
d'approcher
de
nostre
Dieu,
qui
est
la
fontaine
de
toute
iustice.
Et
cest
pourquoy
maintenant
ii
est
dit
par
S.
Luc,
que
Zacharie
ayant
veu
l'Ange,
qui
s'estoit
monstre
au
coste
de
l'autel,
a
este
effraye:
et
non
seulement
cela,
mais
que
crainte
Va
saisi:
qu'il
a
este
comme
abatu.
Si
un
tant
sainct
personnage,
qui
cheminoit
(comme
desia
nous
avons
veu)
en
si
grande
sainctete,
qu'il
est
yci
propose
comme
un
miroir
de
perfection:
si
cestuy-la
a
este
effraye
de
la
presence
de
l'Ange,
nous
avons
plus
grande
raison
de
nostre
coste,
voire
pour
les
deux
causes
que
nous
avons
alleguees.
Car
Zacharie
s'estoit
tout
accoustume
de
porter
a
Dieu
la
reverence
qu'il
luy
devoit,
et
neantmoins
encores
a-il
falu
qu'il
fust
enseigne
de
ceste
facon.
Or
que
chacun
de
nous
s'examine,
et
nous
trouverons
que
la
Parole
de
Dieu
nous
est
si
estrange,
que
sa
verite
nous
est
tant
obscure,
a
cause
que
nous
sommes
plongez
en
nos
tenebres,
que
nous
ne
pouvons
estre
vrayement
resolus
en
la
foy,
ni
estre
appuyez
sur
la
doctrine
de
l'Evangile,
si
nous
ne
sommes
disposez
par
ce
moyen,
c'est
a,
scavoir
que
Dieu
nous
fasse
sentir
sa
vertu,
voire
la
vertu
de
son
sainct
Esprit,
telle
que
nous
soyons
contrains
de
confesser
que
c'est
luy
qui
parle.
Il
y
a
pour
le
second,
que
nous
sommes
tant
addonnez
a
nos
affections,
qu'il
faut
bien
que
Dieu
nous
tienne
en
un
ioug
dur
et
estroit
pour
nous
dompter.
Car
il
y
a
aussi
bien
ceste
folle
outrecuidance
qui
nous
decoit,
et
nous
enyvre,
a
scavoir
que
nous
pensons
bien
avoir
des
vertus
en
nous,
par
lesquelles
Dieu
nous
est
comme
oblige.
Et
ainsi
il
faut
en
toutes
sortes
que
nous
soyons
abatus,
et
que
nous
pensions
que
c'est
un
trop
grand
maistre
que
Dieu,
pour
se
iouer
avec
luy:
et
que
nous
soyons
ravis,
pour
porter
l'honneur
a
sa
gloire
tel
qu'elle
merite:
et
que
d'autre
coste
aussi
nous
scachions
que
nous
serions
abysmez
de
sa
presence,
sinon
qu'il
eust
pitie
de
nous,
et
qu'il
nous
supportast.
Et
aussi
ii
faut
bien
quand
nous
lisons
sa
parole,
ou
que
nous
soyons
quand
elle
nous
est
preschee,
que
nous
cognoissions
la
nostre
vanite,
si
les
choses
nous
semblent
encores
|