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SUR
L'EPITRE
AUX
EPHESIENS.
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profiter
et
nous
avancer
de
plus
en
plus,
scachant
qu'il
y
a
tousiours
beaucoup
a
redire
en
nous.
Oar
ceux
qui
imaginent
quelque
perfection,
sont
comme
ensorcelez
d'hypocrisie
et
d'orgueil,
ou
bien
ils
n'ont
nul
sentiment
ni
crainte
de
Dieu
en
eux,
mais
se
moquent
pleinement.
Car
celuy
qui
s'examine,
trouvera
tousiours
tant
de
vices,
qu'il
sera
confus,
apres
s'estre
bien
cognu.
Ceux
donc
qui
disent
que
nous
pouvons
advenir
a
quelque
perfection
cependant
que
nous
habitons
en
ce
corps
mortel,
monstrent
assez
ou
qu'il
y
a
un
orgueil
diabolique
qui
les
aveugle
du
tout,
ou
bien
qu'ils
sont
gens
profanes,
sans
aucune
religion
ne
piete.
De
nostre
part,
notons
(comme
i'ay
desia
touche)
que
Dieu
nous
a
eleus,
a
fin
que
nous
soyons
irreprehensibles
:
non
pas
que
nous
le
puissions
estre
iusques
a
ce
que
nous
soyons
despouillez
de
toutes
nos
infirmitez,
et
que
nous
serons
sortis
de
ceste
prison
de
peche,
en
laquelle
maintenant
nous
sommes
detenus.
Et
ainsi,
quand
nous
sentirons
des
vices
en
nous,
bataillons
hardiment
a
l'encontre,
et
ne
perdons
point
courage,
comme
si
nous
n'estions
point
enfans
de
Dieu,
a
cause
que
nous
ne
sommes
point
encores
irreprehensibles
devant
luy,
et
que
plustost
les
pechez
se
monstrent
devant
nos
yeux,
qui]
nous
rendent
coulpables.
Combien
donc
que
nous
sentions
tant
de
povretez
qui
nous
esgarent,
ne
laissons
pas
de
cheminer
tousiours,
scachant
que
tant
que
nous
vivrons
en
ceste
terre
basse,
nous
avons
tousiours
nostre
chemin
a
faire,
et
qu'il
nous
faut
avancer,
et
que
nous
ne
sommes
pas
encores
parvenus
a
nostre
but
:
voila
comme
les
fideles
se
doyvent
animer
et
fortifier,
combien
qu'ils
ne
soyent
pas
parfaits.
Et
cependant
aussi
que
cela
nous
donne
occasion
de
gemir
et
souspirer
sous
le
fardeau
que
nous
devans
sentir.
Car
la
perfection
des
fideles
et
des
enfans
de
Dieu,
c'est
de
cognoistre
combien
ils
sont
encores
debiles,
non
seulement
pour
prier
Dieu
qu'il
corrige
tous
leurs
defauts,
mais
qu'il
les
supporte
par
sa
bonte
infinie,
et
qu'il
ne
les
appelle
point
a
conte
en
rigueur
extreme.
Voila
donc
ou
il
nous
faut
avoir
nostre
refuge,
c'est
a
la
misericorde
de
Dieu,
par
laquelle
il
couvre
et
ensevelit
tous
nos
pechez,
d'autant
que
nous
n'avons
pas
encores
atteint
le
but
auquel
il
nous
appelle,
c'est
a
scavoir
a
une
vie
saincte
et
irreprehensible.
Mais
quoy
qu'il
en
soit,
que
nous
marchions
tousiours,
gardans
bien
de
nous
desbaucher
du
bon
chemin.
Si
ce
mot
de
Charite
se
rapporte
aux
hommes,
sainct
Paul
a
voulu
noter
quelle
est
la
vraye
iustice
des
Chrestiens,
e'est
a
scavoir
de
cheminer
en
loyaute
et
droiture.
Car
nous
scavons
que
les
hypocrites
voudront
tousiours
appaiser
Dieu
de
ceremonies
et
de
fanfares
(comme
on
dit).
Cependant
les
uns
seront
addonnez
a
rapines,
pleins
d'envie,
de
malice,
de
cruaute,
de
trahison
:
les
autres
seront
des
yvrongnes,
les
Cctimni
opera.
Vol
LL
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