50:273 273 PREMIER SERMON. GALATES. Chap. I v. 1.5. Ce n'est point sans cause que nous sommes admonestez si songneusement par S. Pierre do veiller contre nostre ennemi qui est comme un lion bruyant, et circuit, ayant tousiours la gueule ouverte pour engloutir la proye qu'il trouvera. Car combien que d'un coste nostre Seigneur Iesus Christ nous asseure que nous luy sommes donnez en charge de Dieu son Pere, et que ce qu'il a en garde ne perira iamais, toutesfois cela n'est point pour nous endormir, que cependant nous n'ayons soin d'invoquer Dieu, cognoissant le besoin que nous en avons. Car la foy nous asseure tellement de la bonte de Dieu, et que iamais elle ne nous defaudra, que cependant si faut-il que nous regardions a nostre fragilite, et que cela nous incite a prier Dieu qu'il nous donne constance invincible. Il est dit que la foy sera tousiours victorieuse pardessus tout le monde; mais ce n'est point que nous n'ayons a combatre. Or de nostre coste nous n'avons nulle vertu, il faut que nous l'empruntions d'ailleurs: et pour ce faire nous avons a prier Dieu. Car (comme i'ay desia dit) il faut bien que nous soyons solicitez pour le besoin que nous en avons. Et pour ceste cause il y a ici un miroir presente a tous fideles qui nous sera bien utile, moyennant que nous en facions nostre profit. Car sainct Paul avoit presche par tout le pays des Galates, qui estoit une region assez grande: la il avoit edifie plusieurs Eglises. Si iamais il y a eu un homme rempli de toutes graces de l'Esprit de Dieu, pour gagner des peuples a l'Evangile, nous scavons que sainct Paul a este excellent, voire par dessus les autres, ou pour le moins en toute sa compagnie. Or il est bien certain qu'il s'estoit acquitte de son devoir. Cependant a grand' peine a-il les talons tournez, que voila Satan qui tasche a ruiner tout, et a mettre une desolation horrible en tous ces pays la, et gaigne une si grande multitude, que l'Evangile est la quasi du tout aneanti entre ceux qui avoyent este si fidelement enseignez. Quand nous voyons un tel exemple, ne devons nous point baisser les yeux et cognoistre que Dieu Calvini opera. Vol. L