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HARMONIE
EVANGELIQUE.
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impossible
que
nous
apprehendons
quelle
est
la
gloire
de
Dieu,
que
nous
ne
soyons
troublez
en
nous-mesmes.
Car
qu'est-ce
que
de
nous,
et
de
nostre
vie?
Premierement
nous
ne
sommes
qu'un
ombrage,
comme
l'Escriture
nous
appelle:
nous
sommes
terre
et
cendre.
Et
quelle
convenance
donc
y
a-il
entre
celuy,
devant
la
face
duquel
les
montagnes
descoulent
comme
neige?
qui
peut
reduire
a
neant
toutes
choses
par
un
seul
regard?
et
nous
qui
ne
sommes
que
vanite?
Ainsi
donc,
quand
l'Escriture
nous
monstre
que
les
saincts
ont
este
effrayez
a
la
presence
de
Dieu,
notons
la
fin
pourquoy.
C'est
a,
ce
qu'ils
fussent
tant
mieux
asseurez
que
les
visions
qu'ils
recevoyent,
estoyent
de
Dieu.
Ce
qui
ne
peut
estre,
sinon
qu'il
leur
feist
apprehender
quelle
estoit
sa
gloire
celeste.
Or
par
consequent
il
a
falu
qu'ils
conceussent
une
crainte
et
frayeur:
voire,
pource
que
la
foiblesse
qui
est
en
nous,
ne
peut
gouster
que
c'est
de
Dieu,
sinon
que
nous
soyons
espouvantez
quant
et
quant.
Et
de
faict,
voyla
nostre
pere
Abraham
qui
nous
en
a
monstre
l'exemple.
Car
quand
il
cognoist
que
ce
sont
Anges
de
Dieu
qui
sont
venus
en
son
logis,
et
qu'il
faut
qu'il
parle:
Helas,
qui
suis-ie,
dit-il?
Oseray-ie
bien
ouvrir
la
bouche
pour
adresser
mon
propos
a
mon
Dieu,
veu
que
ie
ne
suis
que
terre
et
pourriture?
Ainsi
nous
voyons
que
ceste
crainte-la
a
este
tousiours
profitable
aux
saincts
peres.
Comme
auiourd'huy,
combien
que
nous
n'ayons
pas
telles
visions,
si
est-ce
toutesfois
qu'il
nous
faut
cognoistre
la
presence
de
Dieu
en
sa
parole,
quand
il
nous
rend
tesmoignage
de
sa
volonte.
Si
nous
scavons
que
c'est
Dieu
qui
parle,
il
faut
que
nous
tremblions,
comme
dit
le
Prophete
Isaie.
Autrement
la
parole
qui
nous
est
preschee,
nous
sera
en
mespris,
ou
bien
nous
l'orrons
tant
froidement,
que
tout
ce
qui
nous
sera
monstre
sera
tantost
escoule,
et
comme
esvanouy.
Ainsi
donc
il
faut
que
nous
soyons
touchez
de
crainte,
pour
recevoir
ce
qui
nous
est
annonce
au
nom
de
Dieu,
et
que
nous
soyons
persuadez
que
c'est
sa
verite
infallible.
Or
il
y
a
le
second,
c'est
que
si
Dieu
ne
se
monstre
tel,
iamais
nous
ne
viendrons
a
luy
en
droite
humilite.
Car
nous
sommes
enflez
de
folle
presomption:
chacun
cuidera
estre
sage
et
iuste,
et
ne
pouvons
pas
nous
despouiller
de
ceste
arrogance,
qui
est
tant
enracinee
en
nous
de
nature.
Il
faut
donc
que
Dieu
la
corrige
comme
par
un
remede
violent.
Et
ainsi
quand
il
se
monstre,
il
nous
fait
saisir
de
frayeur.
Et
pourquoy?
Afin
que
nous
luy
donnions
la
louange
qu'il
merite,
que
nous
luy
portions
la
reverence
que
nous
luy
devons,
tellement
que
nous
soyons
aneantis
du
tout
en
nous-mesmes.
Car
cependant
que
nous
cuidons
estre
ou
valoir
quelque
chose
en
nous,
il
est
certain
que
la
gloire
de
Dieu
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