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SUR
L'EPITRE
AUX
EPHESIENS.
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mis
mortels
de
la
grace
de
Dieu,
et
la
veulent
obscurcir
tant
qu'il
leur
est
possible:
car
(comme
i'ay
dit)
cela
est
pour
ruiner
toute
la
religion.
ll
y
a
le
second,
c'est
a
scavoir,
l'asseurance
de
nostre
salut
Les
Papistes
diront
qu'il
nous
faut
estre
en
doute,
et
que
nous
ne
pouvons
venir
a
Dieu,
sinon
en
cuidant
qu'il
nous
recevra:
mais
d'en
avoir
certitude,
que
nous
ne
le
devons
point,
d'autant
que
ce
seroit
par
trop
presumer.
En
priant
Dieu
nous
le
devons
appeler
nostre
Pere,
voire
si
nous
sommes
escoliers
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
car
il
nous
a
monstre
cela.
En
l'appelant
nostre
Pere,
est-ce
a
l'aventure,
ou
est-ce
que
nous
n'en
avons
nulle
seurete
en
nous
?
Il
n'y
auroit
que
hypocrisie
en
nos
prieres:
et
le
premier
mot
que
nous
prononcons,
ce
ne
seroit
que
mensonge.
Les
Papistes
donc
n'ont
iamais
cognu
que
c'estoit
de
prier
Dieu,
quand
ils
ont
dit
qu'il
ne
faloit
point
estre
asseure
de
son
salut.
Or
l'Escriture
monstre
(comme
nous
verrons
au
troisieme
chapitre
sur
tout)
que
pour
bien
prier
il
nous
faut
avoir
la
foy
en
Iesus
Christ
qui
nous
donne
fiance
:
et
de
ceste
fiance-la
nous
concevons
quant
et
quant
hardiesse.
Quoy
qu'il
en
soit,
il
ne
faut
point
que
nous
soyons
en
branle
ni
en
doute:
mais
que
nous
soyons
tout
resolus
et
persuadez
que
Dieu
nous
tient
pour
ses
enfans.
Et
comment
aurons
nous
cela,
sinon
d'autant
que
nous
embrassons
sa
misericorde
par
foy,
selon
qu'il
nous
l'offre
en
l'Evangile,
et
que
nous
scachions
aussi
que
nous
sommes
fondez
en
son
election
eternelle?
Car
si
nostre
foy
dependoit
de
nous,
il
est
certain
qu'elle
nous
eschaperoit
bien
tost,
elle
nous
pourroit
estre
escousse,
sinon
qu'elle
fust
gardee
d'enhaut.
Et
combien
que
nous
soyons
gardez
par
foy
(comme
dit
sainct
Pierre)
si
est-ce
que
c'est
Dieu
qui
nous
garde.
Si
donc
nostre
foy
n'estoit
fondee
en
l'election
eternelle
de
Dieu,
il
est
certain
qu'elle
nous
pourroit
estre
ravie
de
Satan
a
chacune
minute.
Que
nous
soyons
auiourd'huy
les
plus
constans
du
monde,
demain
nous
pourrons
defaillir:
mais
nostre
Seigneur
Iesus
nous
monstre
le
remede
pour
nous
fortifier
contre
toutes
tentations,
en
disant,
Vous
n'estes
point
venus
a
moy,
sinon
d'autant
que
le
Pere
celeste
vous
y
a
amenez.
Et
comme
ie
vous
ay
prins
en
ma
garde,
ne
craignez
plus,
car
ie
vous
recognois
pour
l'heritage
de
Dieu
mon
Pere,
et
luy
qui
vous
a
mis
en
ma
charge,
et
qui
a
mis
vos
ames
en
ma
main,
celuy-la
est
plus
fort
que
tous.
Nous
voyons
donc
comme
outre
la
gloire
de
Dieu,
il
y
a
aussi
bien
la
certitude
de
nostre
salut:
qui
est
aussi
bien
pour
nous
inciter
a
cognoistre
ce
qui
est
ici
traite
par
sainct
Paul
de
la
predestination
eternelle
de
Dieu.
Or
il
est
vray,
comme
i'ay
desia
touche,
que
beaucoup
de
gens
s'escarmouchent
quand
ils
oyent
que
Dieu
a
eleu
ceux
que
bon
luy
a
semble,
et
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