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SUR
L'EPITRE
AUX
EPHESIENS.
262
humilite:
et
ceste
humilite-la
emporte
que
nous
ne
venions
point
avec
nostre
balance
pour
peser
les
iugemens
de
Dieu,
que
nous
n'en
vueillions
point
estre
iuges
ni
arbitres:
mais
que
nous
soyons
sobres,
voyant
la
petitesse
de
nostre
Esprit,
voyant
que
nous
sommes
grossiers
et
Iours,
que
nous
magnifions
Dieu,
et
que
nous
disions
(comme
nous
sommes
ensegnez
par
l'Escriture
saincte),
Seigneur,
c'est
un
abysme
trop
profond
que
ton
conseil,
nul
ne
le
peut
raconter.
Voila
donc
quant
a
ce
qu'aucuns
trouvent
ceste
doctrine
dure
et
fascheuse,
d'autant
qu'ils
sont
trop
attachez
a
leur
opinion
et
ne
peuvent
s'humilier
sous
la
sagesse
de
Dieu
pour
recevoir
en
toute
sobriete
et
modestie
ce
qu'il
prononce.
Et
de
faict,
nous
devrions
bien
prattiquer
ce
que
dit
S.
Paul,
que
l'homme
sensuel
ne
comprend
point
les
secrets
de
Dieu,
mesmes
que
ce
luy
est
toute
folie.
Et
pourquoy?
Nous
ne
sommes
point
de
son
conseil:
mais
il
faut
qu'il
nous
revele
par
son
S.
Esprit
ce
qui
nous
seroit
autrement
incognu:
et
que
nous
en
ayons
telle
mesure
qu'il
nous
donne.
S.
Paul
parle
la
de
ce
que
nous
cognoissons
par
experience,
c'est
a
scavoir
que
nous
sommes
enfans
de
Dieu,
et
qu'il
nous
gouverne
par
son
S.
Esprit,
qu'il
nous
console
en
nos
miseres,
qu'il
nous
fortifie
en
patience.
Nous
ne
comprendrions
point
tout
cela,
si
nous
n'estions
illuminez
par
son
S.
Esprit.
Comment
donc
conprendrons-nous
une
chose
qui
est
beaucoup
plus
haute,
c'est
a
scavoir,
que
Dieu
devant
la
creation
du
monde
nous
a
eleus?
Puis
qu'ainsi
est,
apprenons
d'aneantir
tout
ce
que
nous
concevons
en
nostre
cerveau,
et
que
cela
soit
mis
bas,
et
que
nous
soyons
prests
de
recevoir
ce
que
Dieu
nous
dit,
estans
vuides
de
nostre
iugement,
et
cognoissans
que
nous
ne
pouvons
rien
apporter
de
nostre
coste
sinon
toute
bestise.
Voila
en
somme
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Et
de
faict,
nous
voyons
comme
S.
Paul
nous
exhorte
a
venir
la:
Homme
(dit-il),
qui
es-tu
qui
repliques
a
l'encontre
de
ton
Dieu?
Apres
avoir
mis
en
avant
plusieurs
repliques
que
nous
avons
accoustume
de
faire,
il
dit,
Homme.
En
ce
mot
il
nous
veut
faire
sentir
nostre
fragilite
:
car
nous
ne
sommes
que
vers
de
terre
et
pourriture.
D'aller
donc
ouvrir
la
bouche
pour
repliquer
contre
Dieu,
quelle
audace?
n'est-ce
point
pervertir
tout
ordre
de
nature?
Seroit-il
en
nous
d'arracher
le
soleil
du
ciel
ou
de
prendre
la
lune
aux
dents,
comme
on
dit?
Or
tant
moins
nous
est-il
licite
de
plaider
contre
Dieu
et
d'amener
des
repliques
pour
contreroler
ses
iugemens
qui
nous
sont
incomprehensibles.
Il
y
en
a
qui
confesseront
ceste
doctrine
que
traite
ici
S.
Paul
touchant
la
predestination,
estre
vraye:
car
ils
n'osent
pas
dementir
le
S.
Esprit:
mais
ils
voudroyent
qu'on
n'en
parlast
nullement,
en
sorte
qu'elle
fust
ensevelie.
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