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contre
Dieu
et
monstrent
une
rebellion
qui
estoit
auparavant
cachee.
Dont
vient
une
telle
diversite?
C'est
d'autant
que
Dieu
adresse
les
uns
par
son
S.
Esprit,
les
autres
il
les
laisse
en
ceste
corruption
qu'ils
ont
de
nature.
Voila
donc
en
quoy
la
bonte
de
Dieu
a
plus
grand
lustre
envers
nous
:
c'est
d'autant
que
si
l'Evangile
nous
est
presche,
desia
nous
avons
comme
un
signe
que
Dieu
a
eu
pitie
de
nous,
et
qu'il
nous
aime,
et
qu'il
nous
appelle
et
convie
a
soy.
Mais
outreplus,
quand
nous
recevons
de
coeur
et
d'affection
la
doctrine
qui
nous
est
preschee,
voila
encores
un
signe
plus
special
dont
nous
appercevons
que
Dieu
nous
veut
estre
Pere
et
qu'il
nous
a
adoptez
pour
ses
enfans.
S.
Paul
donc
non
sans
cause
dit
en
ce
passage
que
nous
sommes
benits
de
Dieu,
voire
selon
qu'auparavant,
il
nous
avoit
eleus:
car
nous
ne
sommes
pas
venus
a
luy,
nous
ne
l'avons
point
cerche:
mais
il
faut
que
ce
qui
est
dit
par
le
Prophete
Isaie
soit
accompli
en
tous
:
c'est
que
Dieu
s'est
manifeste
a
ceux
qui
ne
s'enqueroyent
point
de
luy,
et
ceux
qui
en
estoyent
bien
eslongnez
Font
veu
prochain,
et
leur
a
dit,
Me
voici,
me
voici:
encores
que
vous
m'ayez
mesprise,
si
est-ce
que
ie
daigne
bien
venir
a
vous,
d'autant
que
i'ay
le
soin
de
vostre
salut.
Nous
voyons
donc
a
quoy
S.
Paul
a
pretendu
en
ce
passage.
En
somme,
nous
avons
ici
a
noter
que
iamais
nous
ne
cognoistrons
dont
nostre
salut
procede,
iusques
a
ce
que
nous
ayons
esleve
nos
sens
a
ce
conseil
eternel
de
Dieu,
par
lequel
il
a
choisi
ceux
que
bon
luy
a
semble,
laissant
les
autres
en
leur
confusion
et
ruine.
Or
si
d'aucuns
trouvent
estrange
ceste
doctrine,
et
dure,
il
ne
s'en
faut
point
esbahir;
car
cela
ne
s'accorde
gueres
bien
au
sens
naturel
des
hommes.
Qu'on
aille
s'enquerir
des
Philosophes,
ils
diront
tousiours
que
Dieu
aime
ceux
qui
en
sont
dignes:
et
d'autant
que
la
vertu
luy
plaist,
que
aussi
il
marque
ceux
qui
y
sont
adonnez,
pour
les
retenir
comme
son
peuple.
Voila
donc
ce
que
nous
pourrons
iuger
a
nostre
fantasie,
qu'il
n'y
a
autre
distinction
que
Dieu
ait
des
hommes
pour
aimer
les
uns
et
hayr
les
autres,
sinon
d'autant
que
chacun
en
est
digne,
et
qu'il
l'a
desservi.
Mais
cependant
pensons
aussi
qu'en
nostre
sens
il
n'y
a
que
vanite,
et
qu'il
ne
faut
point
mesurer
Dieu
a
nostre
aulne,
et
que
c'est
une
outrecuidance
trop
enorme,
quand
nous
voudrons
imposer
loy
a
Dieu,
tellement
qu'il
ne
luy
soit
licite
de
faire
sinon
ce
que
nous
concevons,
et
qui
nous
semble
iuste.
Il
est
donc
ici
question
d'adorer
les
secrets
de
Dieu
qui
nous
sont
incomprehensibles.
Et
sans
cela
iamais
nous
ne
gousterons
les
principes
de
la
foy.
Car
nous
scavons
que
nostre
sagesse
doit
commencer
tousiours
par
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