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SERMON
II
260
DEUXIEME
SEEMON.
Chap.
I,
v.
3.4.
Nous
avons
veu
par
ci-devant
comme
sainct
Paul
nous
exhortoit
a.
louer
Dieu
et
a
le
benir,
d'autant
qu'il
nous
a
benits,
voire
d'une
facon
non
pas
terrestre,
mais
spirituelle,
a
fin
que
nous
apprenions
de
nous
contenter
de
ce
que
Dieu
nous
a
declare
sa
bonte
et
son
amour,
d'autant
que
la
porte
du
Royaume
des
cieux
nous
est
ouverte
par
esperance:
et
encores
qu'en
ce
monde
nous
soyons
subiets
a
beaucoup
de
povretez,
c'est
bien
raison
de
nou$
contenter
de
ce
que
Dieu
nous
a
ainsi
choisis
et
appelez
a
soy,
selon
que
par
l'Evangile
nous
avons
tesmoignage
qu'il
est
nostre
Pere,
voire
puis
qu'il
nous
a
conioints
a
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
comme
membres
au
chef.
Or
maintenant
S.
Paul
nous
ramene
a
l'origine
et
a
la
source,
ou
bien
a
la
cause
principale
qui
a
esmeu
Dieu
a
nous
accepter.
Car
ce
n'est
point
assez
que
Dieu
ait
desploye
les
thresors
de
sa
bonte
et
de
sa
misericorde
sur
nous,
pour
nous
attirer
par
l'Evangile
a
l'esperance
de
la
vie
celeste:
cela
est
desia
beaucoup.
Mais
si
sainct
Paul
n'eust
adiouste
ce
que
maintenant
nous
voyons,
on
pouvoit
imaginer
que
la
grace
de
Dieu
estoit
commune
a
tous,
et
que
sans
exception
il
l'offre
et
la
presente.
Et
ainsi
que
c'est
a
chacun
de
la
recevoir
selon
son
franc-arbitre
:
par
ce
moyen
il
y
auroit
quelque
merite
en
nous.
Car
s'il
n'y
avoit
nulle
distinction
entre
les
hommes,
sinon
d'autant
que
les
uns
acceptent
la
grace
de
Dieu
et
que
les
autres
la
reiettent,
que
pourroit-on
dire
sinon
que
Dieu
s'est
monstre
liberal
a
tout
le
genre
humain?
Mais
tant
y
a
que
ceux
qui
sont
participans
de
la
grace
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
Tont
acquise
par
le
moyen
de
la
foy.
Voila
donc
ce
qu'on
pourroit
iuger.
Mais
sainct
Paul,
a
fin
d'exclure
tout
merite
du
coste
des
hommes,
et
monstrer
qu'il
n'y
a
rien
que
de
la
pure
bonte
et
gratuite
de
Dieu,
dit
qu1
il
nous
a
benits
selon
qu'il
nous
avoit
eleus
auparavant.
Comme
s'il
disoit
qu'il
nous
faut
contempler
la
diversite
qui
est
entre
les
hommes,
pour
bien
exalter
la
grace
de
Dieu
comme
il
appartient.
Car
l'Evangile
se
presche
a
d'aucuns,
et
les
autres
ne
scavent
que
c'est,
qu'ils
en
sont
du
tout
forclos,
comme
si
Dieu
faisoit
pluvoir
en
un
quartier
et
que
l'autre
demeurast
tout
sec.
Or
la
dessus
si
on
demande
pourquoy
Dieu
a
pitie
d'une
partie,
et
pourquoy
il
laisse
et
quitte
l'autre,
il
n'y
a
autre
response,
sinon
qu'il
luy
plaist
ainsi.
Apres,
l'Evangile
se
preschera
en
nn
lieu:
les
uns
seront
touchez
en
leur
coeur
d'une
vive
foy,
les
autres
s'en
retournent
comme
ils
sont
venus
sans
y
rien
profiter,
ou
bien
ils
s'endurcissent
|