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DE
AETERNA
DEI
PRAEDESTINATIONE.
Iam
elapsi
sunt
*)
novem
anni
quum
Albertus
Pighius
Campensis,
homo
phrenetica
plane
audacia
1)
Loco
eorum
quae
hic
leguntur
pag.
ll.lb
ed.
principis
latinae
versio
gallica
magistratui
oblata
haec
pauciora
exhibet
..
I'ay
traitte
suffisamment,
comme
il
me
semble,
en
l'Institution
ce
que
tous
Chrestiens
ont
a
sentir
touchant
cest
article
de
foy
qui
est
contenu
en
l'Escriture
saincte:
a
savoir
que
d'entre
les
hommes
Dieu
choisit
a
salut
ceux
que
bon
luy
semble,
set
reiette
les
autres,
sans
que
nous
sachions
pourquoy,
sinon
qu'il
en
a
la
raison
cachee
en
son
conseil
eternel,
mais
pource
que
Satan
ne
cesse
de
susciter
des
esprits
malins,
pour
obscurcir
et
troubler,
voire
renverser
du
tout
ceste
doctrine,
a
fin
que
ceux
qui
desirent
de
se
ranger
a
la
pure
verite
de
Dieu
ayent
de
quoy
se
contenter,
i'ay
bien
voulu
adiouster
encores
ce
traitte
a
ce
que
i'en
avoye
escrit
auparavant,
pour
plus
ample
confirmation
de
ce
qui
desia
en
est
la
dit.
Or
pource
que
de
nostre
temps
il
y
a
eu
principalement
deux
ennemis
de
Dieu
qui
se
sont
attachez
a
cest
article
de
nostre
foy,
taschans
d'abolir
ce
que
l'Escriture
nous
monstre
de
la
predestination,
ie
me
suis
aussi
addresse
a
eux
pour
respondre
a
tout
ce
qu'ils
aineinent
au
contraire.
Car
ils
ont
recueilli
toutes
les
cavillations
qui
sont
pour
esbranler
ou
mettre
en
doute
les
consciences
debiles,
et
tous
les
blasphemes
dont
les
meschans
s'efforcent
de
noircir
et
diffamer
la
iustice
de
Dieu.
L'un
de
ceux
que
i'ay
dit
estoit
un
bas
Aleman,
nomme
Albert
Pighius,
homme
d'un
esprit
impetueux
et
mesme
forcene.
Le
second
a
este
un
moine
de
S.
Benoist,
nomme
George
de
Sicile
:
lequel
ayant
fait
accroire
aux
fols
que
Iesus
Christ
luy
estoit
apparu
et
luy
avoit
donne
l'intelligence
de
toute
l'Escriture,
s'est
mis
en
grand
credit
pour
peu
de
temps,
en
sorte
qu'il
a
deceu
et
hebete
un
nombre
infini
de
gens.
Or
combien
que
tout
ce
qu'ils
ameinent
est
tant
frivole
que
c'est
quasi
un
labeur
superflu
a
moy
de
le
redarguer,
toutesfois,
pource
que
nous
sommes
detteurs
aux
simples
et
inconsiderez,
voyant
Ia
necessite,
ie
n'ay
voulu
faillir
a
m'acquitter
de
ma
charge,
tant
pour
reduire
ceux
qui
ne
sont
point
incurables,
que
pour
donner
comme
un
preservatif
a
ceux
qui
ne
seroyent
point
assez
munis
contre
la
malice
et
les
ruses
de
tels
galans.
La
somme
de
ce
que
nous
avons
a
traitter
est
celle
que
i'ay
touchee
ci
dessus,
a
savoir,
que
Dieu
par
sa
pure
bonte
et
gratuite
choisit
d'entre
les
hommes
ceux
que
bon
luy
semble
pour
les
appeller
a
salut,
et
que
le
reste
demeure
en
sa
perdition.
Mais
devant
que
passer
outre,
il
est
bon
que
les
lecteurs
soyent
derechef
advertis
que
ceste
question
n^est
point
d'une
subtilite
volage,
pour
tormenter
les
esprits
sans
fruict
ne
propos,
mais
que
c'est
une
disputation
saincte
et
utile
.
.
.
.
caett.
Calvini
opera.
Vol
VIII.
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