51:257 257 SUR L'EPITRE AUX EPHESIENS. 258 intitule Pere de celuy qui est nostre chef, cognoissons qu'il faut qu'il nous advoue aussi pour ses enfans, d'autant qu'il nous a rachetez. Au reste, combien que S. Pani met ici en un mot les benedictions spirituelles, si est-ce qu'il monstre que ce n'est point en une sorte seulement que Dieu s'est monstre liberal envers nous: et il en fera une declaration plus ample, et specifiera les biens que nous obtenons par l'Evangile: car tout ce chapitre en est plein. Mais quoy qu'il en soit, si est-ce qu'il nous advertit en ce passage, que Dieu ne nous a point eslargi de ses graces en partie, et qu'il ne nous les veut point faire gouster a leche doigt (comme on dit), mais qu'il nous en a donne une telle diversite et plenitude, que nous avons de quoy le magnifier en tout et par tout. Cognoissons donc quand Iesus Christ nous est ainsi donne, qu'en luy nous obtenons tout ce qui est utile pour nostre salut et pour une pleine felicite: comme aussi sainct Paul en parle au 8. chapitre des Rom. Et si le Fils unique nous a este donne, comment tous les biens qu'il a en soy ne nous seront ils communiquez en luy et par son moyen quant et quant? Or quoy qu'il en soit, apprenons de tellement savourer les graces spirituelles de Dieu, que tous nos sens soyent recueillis pour les priser. Et pour ce faire, advisons de ne avoir point nos appetis par trop adonnez au monde. Car voila qui est cause de nous distraire tellement, que nous ne cognoissons pas la centieme partie des biens que Dieu nous fait, et ne les pouvons appliquer a nostre profit: c'est (di-ie) nostre vanite, pource que chacun se trompe en ses folles cupiditez et extravagantes. Ainsi apprenons de reietter ce qui nous empesche de venir a nostre Seigneur Iesus Christ. Et combien que nostre nature mauvaise nous sollicite a chercher les choses caduques de ce monde, que nous mettions peine a nous en retirer, tellement que nous puissions venir d'une affection franche nous rendre a Dieu, et que nous ayons un desir ardent de luy estre obeissans, et de nous adonner pleinement a luy, selon aussi qu'il veut que nous y soyons conioints. Voila ce que nous avons a observer sur ce que sainct Paul, apres avoir parle de ces benedictions spirituelles, adiouste quant et quant, aux lieux^ ou es choses celestes i pour monstrer, iusques a ce que