10.1:250 soit nourry des biens de leglise. Car mesme quand il y auroit bon ordre et administration, tel cas advenant, ce seroit chose decente et equitable quune partie fust appliquee a ceste usaige: pour subvenir a ceux qui auroient este despouillez de leur substance ou aultrement auroient este appauvris pour le tesmoignage du nom de Iesus Christ. Parquoy ie ne trouve nul mal quil say de desdictes possessions pour son soulagement, recognoissant que Dieu luy a assiste par ce moyen apres lavoir esprouve en la perte de ce qui luy avoit donne auparavant. Il est vray que la forme de donation nest pas fort bien fondee selon la teneur de linstrument. Mais marrestant plustost a lequite qu'a la formalite de droict (comme aussi la raison le veult) et mesme attendu que la princesse estant au pais de france neust ose autrement faire: puis quil ny a nul vice en la substance ie ne doubte pas quil n'en puisse user en bonne conscience selon Dieu. Car come iay dict ce bien la est iustement applique a la nourriture et subvention de ceux qui aultrement auroient faulte, pour avoir souffert dommaige a cause de levangile. Quant a la succession perpetuelle de ses heritiers il j auroit plus de difficulte. Car tout ainsi quil est licite de subvenir a la necessite presente dun qui aura este endommage comme luy, aussi de faire une alienation perpetuelle en faveur de sa maison cest chose de consequence perilleuse et dont lexemple n'est pas bon ny a prouver. Trop bien que les enfans feussent advancez de quelque liberalite pour estre mis en train affin de servir a Dieu. Et quen cela mesme leglise suppliat au deffault du pere. Parquoy ie ne vouldrois pas condamner une telle gratuite: mais plustost la tiens louable moiennant que lalienation des biens et possessions ne se fist pas pour en frustrer les paovres a iammais pour le temps a venir. Et de faict cest une grant faulte et pernicieuse auiourdhuy en plusieurs lieux ou se presche levangile que les biens ecclesiastiques sont dissipez ou lusaige en est profane, sans avoir esgard a quelle fin ils sont desdiez. Et combien quon nen face pas grant compte si est ce un abus que Dieu reformera en brief rigoreusement si les homes ne sen corrigent. Ie scay quelle est lexcuse commune: que ces biens ont esse donnez aux moines et prestres par superstition pour fonder messes et obitz, pour idolatrer, se nourrir en oisifvete etc. Parquoy que tout cela doit estre aboly: ou bien que les princes les peuvent approprer a leur domene comme anciennement les heritages quon appeloit caducques. Mais tout cela na point lieu devant Dieu. Car nous sommes enseignez par la parole de Dieu quel est le droict usaige des biens qui sont desdiez a son honneur. Et en leglise ancienne il y a eu sainctes