51:25 25 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 26 Christ. Si donc auiourd'huy nous les retenions, elles seroyent pour nous faire tourner le dos a Iesus Christ, tellement que non sans cause sainct Paul a monstre par ci devant que ce n'estoit plus rien qui vaille qu'une telle observation: et encores en parlera-il. Or donc pour ce qu'il avoit a disputer contre ceux qui mettoyent en avant les ceremonies, il leur dit, Cheminez selon l'Esprit: comme s'il disoit, Regardez quel est le vray service de Dieu, il ne gist point ni en luminaire, ni en encens, ni en la Circoncision, ni en l'observation des iours, ni a s'abstenir de manger quelque viande: ce n'est point la ou Dieu a voulu arrester les siens, mais son service est spirituel. Cheminez donc en l'Esprit, et alors vous ne parferez plus les concupiscences de la chair. Or cela n'est pas le tout (comme desia nous avons monstre), mais cependant d'une facon oblique sainct Paul se mocque de ce que ces seducteurs, contre lesquels il combat, estoyent si empeschez en ces choses petites et legieres, qui ne sont qu'elemens de ce monde, ou des rudimens des petis enfans. Pour ce donc qu'ils estoyent la du tout enveloppez, il leur dit qu'il faut cheminer en Esprit. Aa reste (comme desia nous avons declare) il assigne ici le vray moyen de faire que nous soyons unis en charite: car il est impossible (iusques a ce que nous ayons combatu vertueusement) de venir a Dieu et d'oublier toutes inimitiez. Or le remede (comme i'ay dit) est en Dieu. Ii faut donc le prier qu'il augmente en nous de plus en plus les graces de son sainct Esprit, et alors nous trouverons que la chair quelque furieuse qu'elle soit, combien qu'elle iette ses bouillons et impetuositez, combien qu'il semble qu'elle soit une beste sauvage qu'on ne peut nullement donter, nous trouverons qu'elle ne sera pas plus forte que l'Esprit de Dieu et la grace qui nous sera donnee d'enhaut, laquelle sera pour nous reduire et nous tenir sous le ioug et l'obeissance de nostre Dieu. Bref sainct Paul declare quand nous ne pouvons pas resister a nos meschans appetis que cela procede de nostre nonchalance et froidure, d'autant que chacun de nous se nourrit par vaines flatteries en son mal, et que nous n'alions pas a Dieu avec une telle affection et zele qu'il seroit requis. Concluons donc que les hommes n'auront nulle excuse en leurs vices: car ils s'y plaisent, et ne demandent sinon que Dieu les laisse la cropir, et fuyent tant qu'ils peuvent le remede et la correction : et mesmes ils sont tellement eslourdis qu'il ne leur chaut de provoquer l'ire de Dieu, pource qu'ils ne peuvent souffrir d'estre instruits en facon que ce soit. Il est vray que quelquefois ils confesseront assez de bouche qu'ils voudroyent bien avoir change de nature et de complexion: mais