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25
LIVBE
III.
CHAPITRE
II.
26
fait
sentir
sa
misericorde
presente
comme
par
une
bouffee.
1)
II
n'y
a
que
les
eleus
ausquels
il
face
ce
bien
d'enraciner
la
foy
vive
en
leur
coeur,
pour
les
y
faire
perseverer
iusqu'en
la
fin.
Et
ainsi
l'obiection
qu'on
pourroit
faire
est
solue,
assavoir
que
si
Dieu
leur
monstre2)
sa
grace,
cela
devroit
estre
arreste
et
permanent.
Car
il
n'y
a
rien
qui
empesche
que
Dieu
ne
face
luire
en
d'aucuns
pour
un
temps
un
sentiment
de
sa
grace,
lequel
puis
apres
s'esvanouisse.
12.
Pareillement,
combien
que
la
foy
soit
une
cognoissance
de
la
bonne
volonte
de
Dieu
envers
nous,
et
une
certaine
persuasion
de
sa
verite,
toutesfois
ce
n'est
point
merveille
que
l'apprehension
qu'ont
les
legiers
et
inconstans
de
l'amour
de
Dieu,
s'esvanouisse.
Car
combien
qu'elle
soit
prochaine
de
la
foy,
si
differe-elle
beaucoup
d'avec
icelle.
Ie
confesse
bien
que
la
volonte
de
Dieu
est
immuable,
et
que
sa
verite
ne
varie:
mais
ie
dy'que
les
reprouvez
ne
parviennent
iamais
iusques
a
ceste
revelation
secrette
de
leur
salut,
laquelle
l'Escriture
n'attribue
sinon
aux
fideles.
Ie
nie
donc
qu'ils
comprennent
la
volonte
de
Dieu
selon
qu'elle
est
immuable,
ou
qu'ils
embrassent
constamment
sa
verite
:
pource
qu'ils
s'arrestent
en
un
sentiment
suiet
a
estre
esbranle,
et
a
s'escouler
mesme:
comme
un
arbre
qui
n'est
pas
plante
assez
profond
pour
ietter
racines
vives,
combien
que
par
quelques
ans
il
produise
fleurs
et
feuilles,
et
mesmes
quelques
fruicts,
toutesfois
par
succession
de
temps
deseiche
et
meurt.
En
somme,
si
l'image
de
Dieu
a
peu
estre
effacee
de
l'entendement
et
ame
du
premier
homme
a
cause
de
sa
rebellion,
ce
n'est
point
merveille
s'il
espand
quelques
rayons
de
sa
grace
sur
les
reprouvez,
et
puis
apres
souffre
qu'ils
s'esteignent.
Il
n'y
a
aussi
rien
qui
empesche
qu'il
ne
donne
aux
uns
quelque
legiere
et
volage
cognoissance
de
son
Evangile,
laquelle
s'efface,
a)
et
qu'il
ne
l'imprime
aux
autres
tellement
que
iamais
ils
n'en
soyent
privez.
Cependant
que
cest
article
nous
soit
resolu:
c'est,
quelque
petite
ou
debile
que
soit
la
foy
aux
eleus,
neantmoins
puis
que
l'Esprit
de
Dieu
leur
est
arre
et
gage
infaillible
de
leur
adoption,
que
l'engraveure
qu'il
met
en
leur
coeur
ne
se
peut
iamais
effacer.
Quant
a
ce
que
la
clarte
qu'ont
les
reprouvez,
n'est
sinon
comme
une
aspersion
laquelle
se
perd
et
vient
a
rien,
ce
n'est
pas
a
dire
que
le
sainct
Esprit
trompe
ou
fraude.
Car
il
ne
vivifie
pas
la
semence
qu'il
iette
en
leurs
coeurs,
potir
la
faire
demeurer
incorruptible
comme
aux
eleus.
Ie
passe
plus
outre,
c'est,
veu
que
l'experience
et
l'Escriture
nous
mons-
1)
comme
par
une
bouffee,
n'est
pas
dans
le
latin.
2)
Le
latin
ajoute:
vere,
ce
qui
est
absolument
necessaire
pour
le
sens.
3)
laquelle
s'efface,
ne
se
trouve
pas
dans
le
latin.
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