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25
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
IL
26
vers
les
autres,
comme
nous
avons
les
yeux
bandez
souventesfois.
Si
on
nous
allegue
que
nous
devons
considerer
ce
que
Dieu
aura
fait
de
bien
a
nos
prochains,
nous
n'y
pensons
pas:
mais
quand
nous
entrons
en
nous
mesmes,
alors
nous
sommes
convaincus,
et
apprenons
que
c'est
de
quitter.
Voila
donc
la
lecon
commune
qui
nous
est
ici
donnee.
Comme
quoy
?
cela
seroit
obscur,
s'il
n'estoit
declare
par
exemple.
Quand
en
general
il
nous
sera
dit,
Dieu
donne
a
chacun
ces,
qu'il
veut
qu'il
ait,
et
qu'il
possede:
ainsi
ceux
qui
pillent
leurs
prochains,
et
qui
usent
de
violence
et
d'extorsion,
combien
qu'ils
facent
la
guerre
aux
creatures,
ils
s'attachent
quant
et
quant
a
Dieu,
lequel
veut
qu'il
y
ait
un
ordre
garde
en
ce
monde.
Quand
on
dit
cela,
nous
n'en
sommes
point
persuadez.
Car
nous
avons
tousiours
quelque
vaine
phantasie
pour
nous
esblouir
les
yeux.
Comment?
Que
celuy-la
soit
riche
par
la
volonte
de
Dieu?
et
que
say-ie?
Ou
bien
ie
voy
qu'il
s'est
enrichi
par
mauvais
moyens.
Nous
ne
ferons
point
de
difficulte
de
prendre
cela
tout
au
rebours.
Et
pourquoy?
Nous
ne
cognoissons
point
la
grace
de
Dieu
en
nos
prochains.
Mais
si
on
nous
declare:
Or
ca,
ce
que
Dieu
t'a
donne
il
luy
en
faut
faire
hommage,
c'est
a
ceste
condition
quand
tu
le
cognoistras,
qu'il
t'en
fera
iouir,
et
que
la
iouissance
en
sera
perpetuelle:
et
puis,
que
selon
la
faculte
qu'il
saura
donnee,
tu
advises
d'en
secourir
a
tes
prochains:
que
si
tu
y
procedes
ainsi,
le
tout
te
sera
converti
en
benediction.
Nous
voyons
donc
maintenant
a
quel
propos
ceste
admonition
a
este
ici
amenee
par
Moyse,
et
comme
nous
la
devons
pratiquer.
Et
cependant
en
general,
notons
que
les
changemens
qui
adviennent,
ne
sont
pas
sans
la
main
de
Dieu,
ne
sans
son
conseil.
Quand
nous
voyons
un
peuple
robuste,
que
nous
voyons
des
villes
fortes
et
bien
munies,
que
nous
voyons
d'autres
moyens
pour
conserver
un
pays,
et
cependant
que
cela
est
matte
par
les
ennemis:
qu'il
faut
bien
penser
que
Dieu
a
la
besongne.
Et
ainsi
apprenons
de
contempler
ses
iugemens
en
toutes
les
revolutions
qui
se
voyent
au
monde.
Et
combien
que
les
choses
soyent
troublees:
cognoissons
que
Dieu
gouverne
par
dessus.
Il
est
vray
que
les
hommes
se
mutineront,
et
qu'ils
iront
en
confus,
et
que
quand
ils
remuent
mesnage,
il
semble
que
Dieu
soit
exclus:
mais
tout
ce
qu'ils
auront
machine,
n'empeschera
pas
que
Dieu
ne
tourne
tout
a
telle
fin
qu'il
a
propose
en
son
conseil.
Et
ainsi,
comme
i'ay
desia
touche,
que
nous
ne
pensions
point
que
fortune
domine
en
ce
monde:
mais
cognoissons
que
Dieu
s'est
reserve
la
superintendence
pour
amener
mesmes
tous
les
troubles
que
les
hommes
entreprennent,
a,
telle
fin
qu'il
aura
ordonne,
pour
punir
les
pechez
de
ceux
qui
l'offensent,
pour
abbattre
l'orgueil
de
ceux
qui
s'eslevent
par
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