7:246 a este forgee du diable. Il allegue que nous devons estre nuict et iour occupez en la meditation de la loy de Dieu: et pourtant qu'il ne nous peut rester ne temps ne loisir de vaquer a congnoistre les herbes, pour ce que ce sont speculations de gens oisifz. Un tel phantastique seroit digne d'estre enclos en une chambre avec la bible, sans nourriture ne vestemens pour voir comment il s*appliqueroit nuict et iour a la lecture de la parolle de Dieu, sans penser ailleurs. Il dira qu'il nous est permis de manger. Ie replicque que non seroit pas *) si on adioustoit foy a sa follie. Car quelle distraction est-ce de cultiver les terres, de semer, de moissonner, de battre le bled, de le moudre de le [page 238] paistrir, de le cuire? Combien faut il employer de temps a apprendre les mestiers qui sont pour la necessite de la vie presente, et combien plus en faut il encor a les exercer? Cependant neantmoins ie n'entens pas de deroguer a ceste meditation de la parolle de Dieu, qui nous est tant recommandee: mais ie monstre que telz resveurs n'ont iamais entendu que ce commandement vouloit dire. Car nostre seigneur ne nous defend pas les occupations, lesquelles sont requises pour l'entretenement de ceste vie terrienne: moyennant que nous aspirions tousiours plus haut, et que de l'accessoire nous n'en facions point le principal. Pour monstrer que nous ne tenterions pas Dieu, mesprisant la medecine: il dit que c'est une parolle diabolique, ruinant toute Chrestiente. Voire, mais la raison? Pource que celuy qui met toute sa fiance en Dieu, ne le tente point. Ie le confesse. Mais ie dis que celuy qui ne tient conte des moyens que Dieu a ordonnez, ne se fie pas en luy: mais est enfle [page 239] d'une faulse presumption et temerite. Voila les beaux argumens, pour condamner les bonnes creatures de Dieu, au deshonneur de celuy qui les a destinees a. nostre usage, a fin que nous les recevions avec louange et action de graces. Ie laisse a parler de beaucoup de folles sentences et absurdes, esparses en ce mesme livre. Comme quand il dict, que nostre seigneur Iesus est le seul homme, auquel nous sommes tous: et puis qu'il est le dernier, qu'il n'y a plus d'homme que luy. Qui approche du blaspheme des Libertins, que nous avons deduict cy dessus. Item qu'il n'est demeure que l'ame vivante a l'homme apres le peche. Comme si ce n'estoit point ceste mesme ame qu'il avoit douee des graces de Dieu au paravant, et qui est reparee maintenant par Iesus Christ. Item, que c'est un grand blaspheme contre la bonte de Dieu, d'aimer plus noz parens que les 1) nullo modo licere. 16*