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Dieu,
et
sa
iuste
punition,
laquelle
il
a
commande
aux
princes
d'exercer.
Parlant
des
guerres
de
l'ancien
testament,
il
dict
qu'il
ne
nous
convient
les
ensuyvre,
puis
que
nous
sommes
soubz
la
loy
de
charite:
comme
si
elle
n'eust
point
este
lors.
En
cela
il
faict
grande
iniure,
non
seulement
aux
sainctz
peres,
mais
a
Dieu,
qui
les
avoit
instruictz.
Et
n'use
pas
de
simple
reprehension
et
moderoe:
mais
crie
et
se
tempeste,
comme
s'il
batailloit
contre
tous
les
diables
d'enfer.
Car
ce
luy
est
un
blaspheme
execrable,
un
grand
outrage
contre
Dieu,
une
meschante
infidelite,
de
s'aider
des
loix
humaines
pour
le
gouvernement
du
monde.
Et
pourquoy?
D'autant
que
Dieu
est
suffisant
de
le
regir
par
sa
providence.
Voire,
mais
la
providence
de
Dieu
crie
par
Salomon
(Prov.
8,
15;,
que
cela
vient
d'elle,
que
les
princes
et
leurs
conseillers
font
ordonnances
et
statutz.
C'est,
dict
il,
Sathan
qui
a
mis
aux
cueurs
des
[page
233]
princes,
de
s'attribuer
ce
qui
appartient
a
Dieu
seul:
assavoir
de
faire
accomplir
sa
volunte.
Comme
si
les
loix
humaines
tendoyent
a
autre
fin,
que
de
tenir
le
monde
en
bon
ordre
et
iustice.
Ce
que
Dieu
veut
et
commande,
et
pour
laquelle
fin,
comme
dict
sainct
Paul
(Rom.
13,
1),
il
a
ordonne
les
principautez
au
monde.
L'office
des
princes,
dict-il,
n'est
pas
d'ouyr
les
quereles
de
leurs
subiectz,
ne
decider
proces:
car
par
tout
ou
il
y
a
proces,
il
y
a
aussi
transgression
des
deux
costez.
Ie
lay
nie
ceste
raison,
premierement.
Car
il
se
peut
bien
faire,
que
l'un
ait
bonne
cause:
comme
celuy
qui
defend
son
droict
estant
iniustement
assailly.
Et
d'autrepart
ie
dis
que
s'il
y
a
mal,
il
convient
de
venir
au
remede.
Il
assigne
la
cause
de
tous
les
maux
qu'ont
iamais
souffertz
les
enfans
d'Israel,
pource
qu'ilz
ont
demande
un
Roy.
Comme
si
auparavant
le
peuple
n'eust
pas
este
afflige
en
plusieurs
sortes,
autant
qu'il
l'a
este
apres.
C'est
donc
trop
inconsiderement
parler
:
et
est
une
trop
lourde
ignorance
[page
234]
des
histoires.
Mais
encor
ie
luy
demande,
s'il
n'y
avoit
point
au
paravant
ordre
politicque
institue
de
Dieu,
tel
que
celuy
qu'il
condamne
auiourdhuy?
Ie
luy
demande
si
Moyse
et
les
Iuges
n'oyoyent
pas
les
quereles
du
peuple,
et
les
decidoyent?
Que
c'est
d'un
homme
evente
et
sans
cervelle,
qui
se
iecte
a
travers
champs
en
speculations
mal
fondees?
I'ay
voulu
seulement
toucher
en
passant
ce
poinct,
a
fin
que
de
la
on
puisse
estimer
quel
est
tout
le
livre.
Ie
dis
toucher,
pource
qu'il
eust
este
long
de
le
desduire
tout
a.
plein,
et
aussi
pource
qu'il
me
sembloit
advis
superflu,
de
reiterer
ce
que
i'en
ay
traicte
en
mon
Institution.
Qui
plus
est,
ce
sont
resveries
tant
sottes
et
absurdes,
qu'il
suffist
entre
gens
de
sain
entendement,
les
avoir
monstrees
au
doigt,
a
fin
qu'on
y
prenne
garde.
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