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CONTRE
LA
SECTE
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gergonner,
a
fin
d'acquerir
bruit
par
leur
obscurite.
Mais
cestuy
cy
est
un
homme
de
quelque
esprit,
et
de
quelque
scavoir,
et
use
de
quelque
traditive.
l)
Tellement
que
il
pourroit
avoir
quelque
monstre2)
en
son
oeuvre,
n'estoit
qu'il
y
entremesle
des
folles
opinions
et
pernicieuses.
Il
est
vray
que
tout
bien
compte
et
rabbatu,
le
livre
total
ne
contient
pas
grand
substance,
depuis
un
bout
iusque
a
l'autre.
Mais
encor
seroit-il
aucunement
de
mise
sans
ces
folles
resveries
dont
il
est
farcy.
[page
230]
Du
beau
commencement
il
nie
que
les
afflictions
que
nous
endurons
en
ce
monde,
soyent
verges
de
Dieu.
Pour
le
prouver
il
adiouste
que
ce
sont
medecines
spirituelles,
qui
purgent
noz
vices.
Mais
ceste
raison
n'est
pas
valable.
Car
pourquoy
le
pere
chastie
il
son
enfant,
sinon
pour
l'amender?
Il
n'y
a
point
donc
de
inconvenient
que
la
verge
ne
soit
remede.
D'autrepart
il
est
a
noter
que
comme
Dieu
chastie
par
guerre,
peste,
famine,
et
autres
adversitez,
ses
fideles,
pour
leur
amendement
et
salut,
qu'aussi
il
punist
les
incredules
et
contempteurs,
usant
de
sa
iuste
vengeance
contre
eux.
Ainsi
comme
le
feu
purgeant
l'or
et
l'argent,
consume
la
paille
et
le
foin:
aussi
les
afflictions
sont
pour
purger
les
bons,
et
destruire
les
reprouvez.
Apres
il
dict
que
ceux
qui
sont
membres
de
Christ,
ne
vivent
plus
de
vie
corporelle
:
qui
est
une
forme
de
parler
excessive,
et
sentant
son
resveur.
Ie
laisse
a
parler
qu'il
expose
mal
le
passage
de
l'epistre
sainct
Iehan
sur
lequel
il
fonde
son
theme
principal.
[page
231]
Apres
il
condamne
d'un
coste
toute
la
politique,
qui
est
pour
conserver
les
biens:
de
l'autre
coste,
la
medecine,
qui
est
pour
la
conservation
de
la
vie
corporelle.
Et
combien
qu'en
d'aucuns
endroict
z
il
tasche
de
corriger,
ou
pour
le
moins
un
peu
moderer
telle
temerite,
neantmoins
si
persevere
il
tousiours
en
cela,
que
toutes
loix
humaines
concernantes
la
politique,
ne
sont
qu'inventions
diaboliques:
que
la
medecine
n'est
qu'une
idolatrie.
S'il
reprenoit
les
abus
qui
s'y
commettent
:
ie
seroye
bien
d'accord
avec
luy:
et
n'en
scaurois
tant
dire,
que
ie
n'y
adioustasse
d'advantage.
Mais
en
vituperant
choses
bonnes
et
sainctes,
il
blaspheme
Dieu
duquel
elles
procedent.
Apres
il
condamne
en
general
toutes
guerres,
sans
discerner
si
elles
sont
menees
par
iuste
cause,
ou
non,
mesme
quand
un
prince
ne
feroit
guerre
que
pour
la
defense
de
son
peuple,
sans
estre
incite
ne
d'ambition,
ne
d'avarice:
mais
pour
le
seul
devoir
de
son
office.
Pour
confermer
cela
il
allegue,
qu'il
[page
232]
nous
est
commande
de
donner
lieu
a
l'ire
(Rom.
12,
19).
Or
sainct
Paul
par
le
mot
d'ire,
entend
la
vengeance
de
1)
nonnihil
habet
methodi.
2)
speciem.
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