10.1:240 voir s'il luy seroit licite de laisser son dict mary et se retirer icy ou en une autre Eglise ou elle vescust en repos de sa conscience: nous 1) avons advise d'un accord de donner la responce qui s'ensuyt. Premierement nous considerons la perplexite et angoisse en laquelle elle peut estre et en avons telle pitie et compassion que nous y sommes tenuz prians Dieu qu'il luy plaise luy donner tel allegement qu'elle ait de quoy se resiouir en luy. Cependant puis qu'elle nous demande conseil de ce qui luy est permis de faire nostre office est de respondre purement et simplement ce que Dieu nous en monstre par sa parolle, fermans les yeux a tout le reste. Parquoy nous la prions de ne se point fascher si nostre advis n'est pas du tout conforme a son desir. Oar il fault qu'elle et nous suyvions ce que le maistre a ordonne sans y mesler noz affections parmy. Or icy il fault regarder au lien de mariage qui est tel qu'une partie fidelle ne se peult separer de son bon gre d'avec sa partie qui sera infidelle. Comme S. Paul le monstre au 7. chap. de la 1 aux Corinth, (v. 12 suiv.). Et n'y a nulle doubte que S. Paul n'entende cela encores que l'homme ou la femme fidelle ayent beaucoup a souffrir. Car de ce temps la les Payens et Iuifz n'estoient pas moins envenimez contre la religion chrestienne que sont auiourdhuy les Papistes. Mais S. Paul commande que la personne fidelle tenant bon et perseverant constamment en la verite de Dieu ne quitte pas toutesfois sa partie qui luy resiste. Bref que nous devons tellement preferer Dieu et Iesus Christ a tout le monde que peres enfans marys et femmes ne nous soient rien au pris. Tellement que si nous ne pouvons adherer a luy quen renoncant tout il fault que nous le facions. Mais ce n'est pas a dire que la Chrestiente doive abolir l'ordre de nature : quant tous les deux se peuvent accorder plus tost H convient que la femme chrestienne s'efforce au double a s'aquitter de son devoir envers son mary qui sera ennemy de la verite pour le gaingner s'il est possible, comme S. Pierre en parle au 3. chap. de sa 1 canonique (v. 1). Cependant comme les choses sont auiourdhuy en la Papaulte, une personne fidelle ne s'aquitte point de son devoir si elle ne tasche et essaye de reduire sa partie au chemin de salut. Et encores qu'il y aict grand obstination qu'elle ne face point semblant de se divertir de la foy, mais plus tost proteste de sa fermete et constance quelque danger qu'elle y voie. Au reste quant il y auroit persecution dressee apres que la dicte partie se seroit aquittee de son 1) respondi.