10.1:239 CONSILIA. II est donc a notter combien quil y ait eu ceremonie pour faire promesse de mariage voire mesme reiteree au lendemain, toutesfois quil ny a quun seul tesmoing qui depose que la fille ait parle pour sy accorder, Le second dict quil ne scait si elle parla, Le 3e auquel on doibt adiouster plus de foy daultant quil est notaire public et appelle pour recevoir le contract de mariage, depose quil a apperceu signe evident de repugnance. Or puis qu'ainsy est il ny a doubte que la partie ne soit recepvable pour scavoir si elle a consenty ou non. Il reste de scavoir par qui on le pourra prouver. Le notaire est bien tesmoing suffisant. La tante, le beau frere, la soeur avec Pierre Havart doibvent bien comme il nous semble valoir ung tesmoing, surtout quant la mere confesse davoir force sa fille. Tellement que tant de rigueur que dequite on iugera tousiours que ladicte fille a este forcee et par consequent quil ny a eu nul fondement de mariage, ioinct que le dict Sire Iehan Focard dedere et afferme que iamais ii na eu moien de parler a la dite Margueritte par si longue espace de temps et que iamais il na peu congnoistre quelle laymast. Ainsi quant au faict present nous ne pouvons iuger quil y eust mariage, mais plustost que lacte estant faict contre toute raison et bon ordre doibt estre tenu pour nul. Toutesfois daultant que ceste matiere est scrupuleuse et quil y peult advenir beaucoup de collusion entre les parties, afin dobvier a toutes mauvaises ouvertures et aussy pour le repoz des parties et de prevenir reproches et murmures a ladvenir, nous avons este dadvis que le dict Sr- Iehan Focard face appeller la mere et la fille pardevant la iustice ordinaire, a ce quelle aie a se purger par serment solennel et confermer ce quelles ont desia atteste. Surquoy la sentence diffinitive se pourra donner par laquelle en dederant lesdictes promesses nulles chascune partie sera mise en liberte de se marier ailleurs. v) SI PIA MULIER A MARITO PROPTER RELIGIONEM DURIUS TRACTABITUR.2) Sur le faict qui nous a este propose d'une bonne Dame laquelle pour vouloir suyvre la vraye et pure religion est mal traictee de son mary et tenue en servitude fort estroicte et cruelle. Et sur la demande qu'elle nous a faicte par lettre: Assa- 1) Ces derniers mots ajoutes de la main de Calvin. 2) Sous ce titre Beze a insere une piece latine dans les Epp. et Besponsa ed. Genev. p. 345, Laus. p. 239, Hanov. p. 268, Chouet p. 474, Amst. p. 216, dont nous avons retrouve l'original francais dans les Registres de la Venerable Compagnie A. p. 199. La traduction latine est tres-hbre.