10.1:233 CONSILIA lusus puerilis est, et simul tamen lenitas castigatione digna, si puer sibi uxorem despondeat. Ac primo statuendum est, quicunque sub parentum vel tutorum sunt potestate, hac maxime in parte non esse liberos nec sui iuris. Verum quamvis accedat parentum vel tutorum consensus, vel ipsi sunt praecipui autores, stipulationes tamen ante aetatem factae impuberes non obstringunt, nisi postquam adoleverint maneant in sententia, sponteque testentur, se ratum habere quod prius intempestive gestum fuerat. Si qui vero liberos suos despondeant ante tempus, ut se et sua obligent, non possunt tamen pueris nondum ad coniugium maturis laqueum iniicere. Et quanquam eiusmodi contractus profanatio quaedam est coniugii, si quis tamen temere multam sibi imposuerit, sustineat quam meritus est poenam : coniugii tamen nulla est actio, quia liberum est pueris, ubi ad pubertatem venerint, retractare quidquid parentes de ipsis male transegerant. S'IL EST LICITE A UN HOMME DE PRENDRE EN MARIAGE LA SOEUR DE SA FEMME TRESPASSEE. *) Sur la question qui est auiourdhuy debatue, assavoir s'il est licite a ung homme de prendre en mariage la soeur de sa femme trespasses II nous ha semble que celui qui l'a voulu affermer nous doibt estre pour exemple que ceulx qui s'estudient a complaire aux hommes ne seront iamais bons serviteurs de Iesus Christ comme dict sainct Paul. En premier lieu nous vouldrions bien qu'il se fust abstenu de mal appliquer les deux passages qu'il allegue en sa preface, comme a la verite il les corrompt et destourne en tout aultre sens qu'ils ne doyvent estre entendus. Au reste le faict principal seroit facilement liquide si on estoit dispose d'acquiescer a verite et raison, plustost que de vouloir lascher la bride a ung appetit desordonne qui ne tend qu'a mettre grande confusion au monde. Il est bien certain quand il est defendu de prendre la femme du frere que Dieu ha declaire que de contracter mariage en ce degre la c'estoit chose repugnante a honnestete et par consequent inceste. La diversite des raisons qu'on amene est nulle, veu qu'on se doibt tenir a celle que Dieu propose. Car si la honte du frere est descouverte, aussi sera elle de la soeur. Et cependant on peut veoir et iuger que Dieu n'a point regard aux consequences de meurtre ou empoisonnement ni a l'habitation commune, mais ha condamne le mal en soy. De pretendre que ce n'est pas ung mesme vaisseau c'est une couverture assez sale, et qui ne sent guere sa pudicite, et aussi le semblable se pourroit dire de 1) Bibi de Geneve, Cod. 145, fol, 142. Copie ancienne.